JO de Tokyo«L’histoire ne se termine pas là», promet Ajla del Ponte
Plus ambitieuses que jamais, les relayeuses suisses du 4 x 100 m ont fini 4es pour la troisième fois d’affilée dans un grand événement. À Tokyo, il a manqué 20 centièmes pour décrocher le bronze olympique.
- par
- Sylvain Bolt Tokyo
Les sprinteuses suisses avaient clairement affiché leur ambition de médaille olympique au relais 4 x 100 m. À l’arrivée, le scénario s’est répété avec une quatrième place. Comme aux Européens de 2018 et aux Mondiaux de Doha en 2019. Mais cette fois-ci, les larmes ont remplacé l’explosion de joie du Qatar.
Car cette médaille en chocolat avait un goût amer. «La déception est aussi énorme que les attentes qu’on avait placées dans ce relais étaient grandes, a expliqué Salomé Kora, les yeux embués. À Doha, on a jubilé pour notre 4e place car c’était un exploit. Mais là c’est surtout de la tristesse. On voulait une médaille!»
C’est le troisième passage de témoin, entre Mujinga Kambundji et Salomé Kora, qui a posé problème au Olympic Stadium. «J’ai remarqué qu’elle était loin et j’ai eu de la peine à lui transmettre le témoin, a expliqué la Bernoise. Du coup, Salomé a dû freiner et on a perdu de la vitesse. Le relais, c’est quatre coureuses, trois passages. Tout doit être parfait et ce n’était pas le cas ce soir.»
La Saint-Galloise a très vite compris que quelque chose clochait. «On a répété tellement de fois ce passage que je sais qu’à tel moment Mujinga doit me transmettre le témoin et ce n’était pas le bon timing, a-t-elle expliqué. C’est là que les Britanniques nous ont dépassées.»
Nation de sprint
La veille, Riccarda Dietsche, Mujinga Kambundji, Ajla del Ponte et Salomé Kora avaient abaissé le record national de 13 centièmes (42’’05) tout en en gardant sous les pointes. Elles ont couru en 42’’08 en finale, contre 41’’88 pour les Britanniques, médaillées de bronze.
«Le sport est aussi fait de ce genre de moments. On s’est toujours relevées et on le fera encore, a témoigné Ajla del Ponte, très affectée et en larmes. J’espère simplement qu’on ne devra pas le faire à chaque fois.»
À Tokyo, les sprinteuses suisses ont atteint trois premières finales individuelles olympiques sur 100 m (Ajla del Ponte et Mujinga Kambundji) et sur 200 m (Mujinga Kambundji). «On a montré ces deux dernières années qu’on a toutes évolué et les finales individuelles qu’on a courues vont pousser les autres à devenir meilleures, a souligné Ajla del Ponte. La Suisse est devenue une nation de sprint qui peut prétendre à une médaille face aux meilleures équipes du monde. L’histoire ne se termine pas là, mais elle continue.»