InformatiqueLa pénurie de semi-conducteurs risque de durer jusqu’en 2024
Avec le Covid, les industriels américains ont vu leurs réserves de ces éléments électroniques fondre rapidement. Et le Congrès peine à adopter une loi pour soutenir leur production aux États-Unis.
La secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, a prévenu, mardi, que la pénurie des semi-conducteurs allait probablement durer encore longtemps, évoquant 2024 pour constater une réelle amélioration. La demande pour les puces électroniques a explosé pendant la pandémie, provoquant une pénurie aujourd’hui amplifiée par les fermetures d’usines en Chine, en raison de la résurgence du Covid.
«Malheureusement, je ne vois pas la pénurie de puces s’atténuer de façon significative l’année prochaine», a-t-elle déclaré lors d’une conférence téléphonique, à la suite de son déplacement en Asie. «Au cours de mon voyage, j’ai convoqué une douzaine de PDG en Corée du Sud», a-t-elle indiqué, soulignant que ceux-ci représentaient une large gamme de secteurs allant de l’outillage à la production de semi-conducteurs. «Et ils ont tous convenu qu’il fallait attendre fin 2023, voire début 2024 pour voir une réelle amélioration.»
À un niveau alarmant
Les semi-conducteurs sont omniprésents dans la vie quotidienne. Essentiellement fabriqués en Asie, ils sont indispensables pour la fabrication de voitures, de smartphones ou même les équipements médicaux et les aspirateurs. Avec la pandémie, les industriels ont vu ces réserves de puces fondre à un niveau alarmant.
Selon Gina Raimondo, les chefs d’entreprise pointent du doigt le fait que le Congrès peine à adopter la législation devant soutenir la production de puces aux États-Unis, alors que «tous les autres pays ont maintenant des subventions sur la table».
Et si le Congrès n’agit pas très rapidement, des entreprises comme Samsung ou Intel pourraient aller construire des usines dans un autre pays. «Ce serait extrêmement problématique», a répété Gina Raimondo qui, depuis des mois, exhorte les législateurs à se mettre d’accord alors que la compétitivité des États-Unis est en jeu.
Renforcer l’industrie américaine
Le Sénat américain avait approuvé, fin mars, un texte qui doit permettre, avec des dizaines de milliards de dollars, de renforcer l’industrie américaine face à la concurrence de l’Asie, dont la Chine, dans des secteurs-clés comme les semi-conducteurs.
Un projet de loi similaire, l’«America Competes act», avait été voté par la Chambre des représentants, en février. Mais les deux assemblées du Congrès ne se sont pas encore accordées sur un texte commun sur ces mesures, d’un montant total de 52 milliards de dollars.