Balkans: Monténégro: un nouveau parti proeuropéen en tête aux législatives

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BalkansMonténégro: un nouveau parti proeuropéen en tête aux législatives

Un nouveau parti proeuropéen a devancé ses rivaux d’une courte tête dimanche lors de législatives anticipées au Monténégro, selon des projections électorales.

Le cofondateur et président d’«Europe maintenant!» Milojko Spajic, 35 ans, vise le poste de Premier ministre.

Le cofondateur et président d’«Europe maintenant!» Milojko Spajic, 35 ans, vise le poste de Premier ministre.

AFP

Le scrutin survient deux mois après la défaite historique à la présidentielle du vétéran de la vie politique locale, Milo Djukanovic, qui a dirigé le Monténégro pendant plus de trente ans.

Le parti du nouveau président monténégrin Jakov Milatovic, «Europe maintenant!» a remporté 26% des voix dimanche, selon les calculs de l’ONG spécialisée Centre pour la transition démocratique (CDT). «Europe maintenant!» sera cependant contraint de construire une coalition s’il veut gouverner le minuscule pays des Balkans dans les jours et semaines qui viennent, une tâche qui s’annonce peu aisée.

Le cofondateur et président d’«Europe maintenant!» Milojko Spajic, 35 ans, qui vise le poste de Premier ministre, s’est cependant dit «satisfait» du résultat engrangé après «une campagne difficile». «Demain est un autre jour. Nous ne serons pas arrogants, nous allons nous asseoir avec tous ceux qui partagent nos valeurs» et «nous formerons un gouvernement proeuropéen», a-t-il promis.

Selon les estimations de la CDT, son parti devance de trois points le Parti démocratique des socialistes (DPS) de Milo Djukanovic, qui a recueilli 23% des suffrages.

Désaffection des électeurs

Le DPS, qui avait subi une défaite historique aux législatives de 2020 puis perdu la capitale, Podgorica, semble en position plus défavorable qu’«Europe maintenant!» pour attirer d’autres partis dans une éventuelle coalition. Le reste des voix est réparti entre différentes formations, dont 15% pour une alliance pro-serbe. Les résultats officiels sont attendus dans quelques jours.

Depuis les législatives de 2020, le pays de 620'000 habitants va de crise en crise. Aucun camp n’est parvenu à trouver de majorité stable et deux gouvernements ont été renversés par des motions de censure.

Membre de l’Otan depuis 2017, le Monténégro négocie depuis 2010 son adhésion à l’Union européenne. Mais la paralysie des institutions politiques a entravé ce rapprochement du pays et de l’UE.

Les électeurs n’ont pas été particulièrement motivés par le scrutin: le taux de participation s’est élevé à 56,4%, contre 76,6% en 2020, selon le CDT. «J’aimerais voir un apaisement politique et l’arrivée au pouvoir des forces sincèrement attachées à notre marche vers l’Europe», a dit dimanche à l’AFP Dragan Bjelic, économiste retraité de 72 ans.

Fondé il y a à peine un an, «Europe maintenant!» promet de faire avancer le Monténégro sur la voie européenne, de combler les fossés religieux et communautaire qui divisent le pays, où un tiers des habitants s’identifient comme Serbes.

Controverse

La formation espérait attirer de jeunes électeurs désireux de voir des nouvelles têtes aux commandes. Le parti, accusé de populisme, a également promis d’augmenter le niveau des retraites, de réduire la journée de travail et de relever le salaire minimum.

Quelques jours avant le scrutin, Milojko Spajic a été la cible d’une controverse retentissante relayée par le Premier ministre par intérim Dritan Abazovic et ses alliés. Ils ont évoqué ses liens présumés avec le fondateur sud-coréen de la cryptomonnaie Terra, Do Kwon, arrêté en mars au Monténégro. Accusé de milliards de dollars de fraude, Do Kwon est recherché par Washington et Séoul.

Économiste et ancien ministre des Finances, Spajic a de nouveau rejeté dimanche ces allégations, en affirmant qu’il s’agit de «la dernière tentative de sabotage» de son parti. Il a promis «un grand bond en avant» du Monténégro sur le plan économique. «Nous voulons devenir le Singapour de l’Europe, le pays le plus favorable aux affaires en Europe. Évidemment, notre objectif géopolitique est l’adhésion à UE. C’est l’objectif sur lequel nous travaillerons dur».

Milica, une économiste de 43 ans de Podgorica, qui a préféré ne pas révéler son nom, n’a pas voté. «J’entends uniquement des exagérations dans les promesses électorales. Ce n’est pas basé sur la réalité.»

(AFP)

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