Mobilité en Suisse – Une large alliance tire à boulets rouges sur la généralisation des 30 km/h en ville

Publié

Mobilité en SuisseUne large alliance tire à boulets rouges sur la généralisation des 30 km/h en ville

Quatre organisations ont dit le mal qu’elles pensent d’une réduction de la vitesse du trafic. Partisans et opposants s’affrontent à coups de sondages, mais les expériences réalisées semblent pencher pour un des camps.

Yannick Weber
par
Yannick Weber
Partout et tout le temps ne peut pas être une solution pour les pompiers, automobilistes, défenseurs des transports publics et entrepreneurs.

Partout et tout le temps ne peut pas être une solution pour les pompiers, automobilistes, défenseurs des transports publics et entrepreneurs.

20min/Matthias Spicher

Bataille de chiffres: les pro et les anti-réduction de la vitesse en ville poursuivent leur affrontement. Mardi, une alliance inhabituelle de pompiers, entrepreneurs, automobilistes et défenseurs des transports publics a fait bloc pour s’opposer aux 30 km/h généralisés dans les villes, comme le planifie notamment Zurich ou comme l’a introduit, mais de nuit seulement, Lausanne.

Pour une voie modérée

Les cinq hommes en costard-cravate qui représentaient les organisations n’ont toutefois pas voulu froisser les partisans des zones 30: «Nous sommes pour ces zones, mais seulement aux endroits où c’est propice», a dit le président du TCS Peter Goetschi, qui veut conserver à 50 km/h les axes principaux de circulation.

D’ailleurs, Moreno Volpi, aussi du TCS, a présenté les résultats d’un sondage de l’institut Link qui souligne que 68% de la population s’oppose à une généralisation des 30 km/h. «Il n’y a pas de différence entre villes et campagnes», a-t-il noté, tout en faisant un peu d’histoire: il y a vingt ans, 79% de la population avait refusé une telle proposition dans les urnes.

Bataille de sondages

Le Service d’information pour les transports publics LITRA craint une péjoration de l’efficacité des bus et trams urbains. «Les transports publics doivent devenir plus efficaces, pas plus lents», a dit son président, Martin Candinas, aussi conseiller national (Le Centre/GR).

Pompiers et livreurs trop lents

Côté pompiers, on dénonce le fait que l’exemption de la limitation de vitesse ne soit accordée qu’aux trajets avec feux bleus. «À 2 heures du matin, un pompier qui va à la caserne après une alarme depuis son domicile n’en bénéficie pas et perd du temps», a critiqué le directeur de la Fédération suisse des sapeurs pompiers, Thomas Widmer.

Enfin, côté entreprises, on redoute que les PME ne soient péjorées, ainsi que les consommateurs eux-mêmes. «Il serait dévastateur que la généralisation de la réduction de vitesse pousse les PME et les habitants hors des centres-villes, qui deviendraient de simples quartiers de bureaux», a souligné le président de l’USAM et conseiller national Fabio Regazzi (Le Centre/TI). Il cite notamment le ralentissement des transports de marchandises et livraisons, qui se répercuterait sur les prix.

La voie et la voix de la ville de Bruxelles

Ton opinion

4 commentaires