Formule 1: Un accélérateur bloqué à 30%

Carlos Sainz s’apprêtait à passer Max Verstappen et à terminer deuxième du Grand Prix d’Autriche lorsque son moteur Ferrari est parti en fumée, puis en flammes à 14 tours de l’arrivée. Et à peu près au même moment, Charles Leclerc a rencontré des problèmes avec son accélérateur. «C’était fou, c’est arrivé quand Carlos a eu son abandon, évidemment que j’ai pensé à la fiabilité», raconte le Monégasque.

Charles Leclerc avait lui-même abandonné sur problème de moteur en Espagne et à Baku, alors qu’il était en tête et allait probablement s’imposer.

«Cette fois, je savais que ce n’était pas un problème de moteur, c’était vraiment la pédale qui avait un fonctionnement bizarre. Elle restait bloquée au fond, elle ne revenait pas à zéro. C’était vraiment difficile, elle restait à 20, parfois 30% ouverte, donc le moteur continuait de pousser. Ce n’était pas un problème dans les lignes droites ou les virages rapides, mais dans les virages lents ou vous ne voulez pas que votre moteur pousse! Mais j’ai réussi à gérer jusqu’au bout. J’avais tellement besoin de cette victoire. Ces dernières courses, j’avais l’impression que tout se liguait contre moi! »

À Spielberg, environ 50’000 fans étaient venus de Hollande pour voir Max Verstappen gagner. Une «armée orange» (c’était inscrit sur leurs t-shirts!) incroyable, qui séjournait pour la plupart dans les campings provisoires installés tout autour du circuit. Et où la bière coulait à flots.

Dans les tribunes, certains de ces spectateurs ont tenu des propos homophobes ou racistes envers d’autres spectateurs, qui l’ont signalé sur leurs réseaux sociaux. La direction de la F1 l’ayant appris, elle a émis un communiqué expliquant qu’elle va examiner, avec le promoteur de la course, ce qu’il est possible de faire pour éviter que pareil comportement ne se reproduise.

Le vendredi déjà, lorsque Lewis Hamilton est sorti de piste, plusieurs fans de Max Verstappen ont hurlé de joie, un comportement inacceptable. Mais la situation s’est aggravée le samedi lorsque des fans du pilote britannique se sont fait insulter dans des tribunes par des propos racistes et homophobes.

La bière qui coulait à flots dès le matin, le soleil qui chauffait l’atmosphère et l’effet de meute de ces spectateurs a aggravé la situation. Pendant la course, une spectatrice a révélé que des fans alcoolisés ont soulevé sa jupe en ajoutant qu’elle ne méritait pas le respect parce qu’elle était une admiratrice de Lewis Hamilton.

L’écurie Mercedes a réussi à l’identifier pendant le Grand Prix et l’a invitée dans le motorhome de l’écurie afin qu’elle y assiste aux derniers tours de course en sécurité. «Lorsque vous commettez ce genre d’abus, qu’ils soient sexistes, homophobes ou racistes, c’est que vous n’avez pas de cerveau. L’alcool n’est pas une excuse», tonnait Toto Wolff, le patron de Mercedes, après la course. «Nous voulons que notre sport procure des émotions, mais nous devons condamner ces imbéciles, les repérer et les sortir des circuits.»

Max Verstappen, lors de la conférence de presse d’après course, allait dans le même sens: «J’ai lu des choses très choquantes sur ce qui s’est passé», confirmait le pilote Red Bull. «Je ne devrais même pas avoir besoin de le dire, mais il est évident que des êtres humains normaux ne devraient pas se comporter de cette manière. Peut-être qu’il faudrait limiter la quantité d’alcool vendue aux fans, même si l’alcool n’est pas une excuse. Quand vous buvez, vous faites parfois des choses stupides, il faudrait réguler la consommation avant que les gens ne fassent des choses idiotes.»

Sebastian Vettel semblait le pilote le plus choqué par ces comportements. «C’est horrible ce qui arrive dans les tribunes. C’est une bonne chose que tout le monde soit mis au courant, mais il devrait y avoir 0 tolérance. Ces gens devraient avoir honte d’eux-mêmes, mais surtout, ils devraient être bannis à vie des circuits.»