Genève – Malaise: Antonio Hodgers fait de la pub pour des produits pour bébé

Ce serait une première suisse à un tel niveau politique, selon la RTS: le conseiller d’État genevois Antonio Hodgers fait de la publicité pour une boutique zurichoise d’articles pour bébés. Cette société a publié de jolies images familiales de l’écologiste, sur lesquelles on le voit avec sa compagne et leur nouveau-né. Sur une des images, une ristourne de 30% est proposée dans les commentaires. Cette initiative suscite un certain malaise.

Cette démarche est-elle légale? Ce ne serait absolument pas le cas si Antonio Hodgers avait été rémunéré d’une manière ou d’une autre. Mais il a donné ces images pour rendre service à une amie, demandant simplement que son nom n’apparaisse pas. Résultat: aucune loi ne régit ce cas de figure très particulier.

Le conseiller d’État genevois dit avoir simplement voulu donner un coup de pouce à deux entrepreneuses indépendantes et à une marque qui promeut la durabilité, relate la RTS. Il affirme qu’il s’agit d’une démarche personnelle, familiale, qui ne concerne pas le conseil d’État. Il souligne en outre que la société concernée est une petite structure indépendante et il «ne voit pas en quoi cela est problématique en matière d’image ou de dignité de la fonction».

Reste que dans le monde politique, cette action crée manifestement du malaise et de l’incompréhension. Président du PLR genevois, Bertrand Reich estime que la démarche est problématique et indigne de la fonction de conseiller d’État. Présidente des Verts genevois, le parti de M. Hodgers, Klopfenstein trouve aussi - à titre personnel - que c’est de mauvais goût.

Collègue d’Antonio Hodgers, le conseiller d’État Mauro Poggia n’y voit pas une affaire d’État. Mais il n’était pas au courant et se montre également plutôt critique. Même si ce n’est pas le cas ici, on peut imaginer en voyant les photos qu’Antonio Hodgers en tire un avantage financier. «Et le simple fait qu’on puisse l’imaginer n’est jamais très bon», a réagi M. Poggia sur les ondes de la RTS. «Il faudra qu’il nous donne les explications nécessaires», a conclu l’élu MCG.