PérouLa justice exige la libération de l’ex-président Fujimori
Alberto Fujimori, président du Pérou de 1990 à 2000, pourrait recouvrer la liberté. Il avait été condamné à 25 ans de prison pour des violations des droits de l’homme.
La Cour constitutionnelle du Pérou a ordonné, jeudi, la libération de l’ancien président Alberto Fujimori, condamné à 25 ans de prison pour violations graves des droits de l’homme, a indiqué une source judiciaire. La cour a rétabli une grâce accordée en décembre 2017 et annulée en octobre 2018 en faveur d’Alberto Fujimori, 83 ans, président du Pérou de 1990 à 2000, permettant ainsi sa libération dans les prochains jours, a déclaré à l’AFP cette source qui a demandé à rester anonyme. Les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans appel.
Après avoir été extradé du Chili en 2007, Alberto Fujimori a été reconnu coupable de crime contre l’humanité pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre la guérilla maoïste du Sentier lumineux.
La voix du président compte double
Trois juges ont voté en faveur de sa libération et trois contre, mais la voix du président de la Cour constitutionnelle est prépondérante. «La règle dit que lorsqu’il y a égalité des voix, la voix du président compte double ou est une voix prépondérante», a expliqué la source judiciaire à l’AFP.
«Ça a été une décision très ouverte, très intense, avec deux positions radicalement différentes» autour de la question de la «raison de santé», a déclaré à la radio RPP un des six magistrats de la Cour, Eloy Espinoza, qui a dit s’être prononcé contre la libération de l’ex-président.
Alberto Fujimori est le seul détenu de la petite prison de Barbadillo, située dans les casernes de la direction des opérations spéciales de la police dans l’est de Lima, où il est retourné lundi après 11 jours dans une clinique pour soigner des problèmes cardiaques. Sa famille a demandé à maintes reprises, sans succès, sa remise en liberté pour raisons de santé.