Empreinte climatiqueMénages suisses: efforts à la maison, essor à l’étranger
Les émissions de gaz à effet de serre induites par les ménages suisses sont en baisse sur le sol national, mais en hausse concernant celles induites notamment pas nos importations.
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Les aliments importés pèsent lourd dans la balance de notre impact climatique.
20min/Michael Scherrer«L’empreinte de gaz à effet de serre» provoquée par les ménages suisses (transport, logement, alimentation, santé, etc.) est en baisse. Selon les calculs de l’Office fédéral de la statistique, «entre 2000 et 2019, elle a reculé de 4%». La baisse globale est donc légère. Or, quand on détaille ses composantes, on s’aperçoit que les émissions induites en Suisse ont baissé de 15%. En revanche celles émises à l’étranger ont augmenté de 8% et elles représentent près de deux tiers du total.
«L’empreinte est constituée en majeure partie d’émissions «cachées» dans les importations: ces émissions sont générées à l’étranger lors de la production de biens et de services qui sont importés pour être consommés par les ménages en Suisse», explique l’office. L’alimentation représente à cet égard un effet important.
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Mais ce qui pèse le plus dans la balance sont les transports. Si ceux-ci représentent 10% des dépenses des ménages, ils comptent pour 26% de leur empreinte en gaz à effet de serre. À noter toutefois que les émissions provoquées par les voitures sont en légère baisse. Cela peut sembler une bonne nouvelle dans l’absolu, mais l’OFS relativise l’enthousiasme en précisant que cette baisse est légère «malgré la forte hausse de l’efficacité énergétique des voitures».
Résultat encourageant en revanche pour le chauffage des bâtiments. «Les émissions qui y sont liées ont baissé de 27% entre 2000 et 2019», remarque l’OFS, et ce malgré la croissance de la population.
Jackpot
Ce qui n’a pas baissé, cependant, ce sont les recettes de la taxe CO2. «Initialement fixé à 12 fr. par tonne en 2008, le taux de cette taxe a été relevé plusieurs fois, les objectifs de réduction des émissions n’ayant pas été atteints. Il s’élevait à 96 fr. par tonne en 2019. Ainsi, entre 2000 et 2019, les recettes des impôts sur le mazout et le gaz naturel utilisés pour le chauffage des ménages sont passées de 12 à 713 millions de francs», note le dossier.