France: La campagne présidentielle de Pécresse visée par une deuxième enquête

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FranceLa campagne présidentielle de Pécresse visée par une deuxième enquête

L’ex-candidate des élections de 2022 devra répondre aux questions de la justice. L’implication d’un cabinet de conseil ainsi que la double casquette de l’un de ses collaborateurs interrogent.

Valérie Pécresse en juillet 2023.

Valérie Pécresse en juillet 2023.

Bertrand GUAY/AFP

Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur des soupçons d’abus de bien social autour de commissions pour la location d’un siège lors de la campagne présidentielle de Valérie Pécresse, la deuxième enquête portant sur cette campagne électorale ratée. Le ministère public confirme l’information, précisant que «les investigations sont en cours».

Du côté de Valérie Pécresse, la surprise est de mise. «Nous n’étions pas au courant (…) Les comptes de campagne ont été validés. Elle est la candidate qui a eu le moins de pénalités par rapport à tous les autres. Toutes les explications avaient été fournies sur le sujet dans les échanges avec la commission des comptes qui sont publics. Nous donnerons toutes les explications à la justice», a-t-on expliqué.

Prestations de cabinet de conseil en cause

L’enquête porte sur les conditions de location d’un des deux sièges de campagne de Valérie Pécresse et les prestations du cabinet de conseil Jones Lang LaSalle (JLL)», qui a facturé fin 2021 62’400 euros d’honoraires pour la recherche et la négociation des locaux.

La Commission nationale des comptes de campagne estime que «l’intervention de la société JLL paraît en fin de compte avoir été limitée». «Au vu de l’ensemble de ces éléments, la dépense afférente à la prestation de recherche et de négociation de JLL en vue de la signature du contrat de prestation de services avec la société Comet ne peut être regardée comme justifiée que très partiellement dans son montant et dans sa consistance», avait considéré la Commission, refusant de rembourser une partie des dépenses engagées. Sollicité par l’AFP, JLL a indiqué que «son intervention dans ce dossier s’est déroulée dans le parfait respect des règles et obligations légales, réglementaires et déontologiques».

Un collaborateur serait impliqué

Les interrogations sont accrues par le fait que ces locaux appartenaient à un bailleur, Comet Group, qui avait déjà passé contrat avec le cabinet de conseil Lysios Public Affairs dont l’un des associés, Patrick Stefanini, était directeur de campagne de Valérie Pécresse.

Interrogée par la commission, Valérie Pécresse avait aussi indiqué que «tout au long» de la campagne présidentielle, «Patrick Stefanini a établi un cloisonnement strict entre ses activités professionnelles et ses activités bénévoles de directeur de campagne». Celle-ci avait dit «constater qu’en l’état elle ne dispose d’aucun élément de nature à remettre en cause le contenu et la portée des déclarations» de Patrick Stefanini, mais au regard de ses pouvoirs d’investigation limités, elle avait signalé les faits à la justice.

Premier signalement de Julien Bayou

Fin septembre, le parquet de Paris avait ouvert une première enquête portant sur des soupçons de détournement de fonds publics dans le cadre de cette même campagne présidentielle de Valérie Pécresse, après un signalement provenant cette fois de Julien Bayou (EELV). Le signalement du secrétaire national démissionnaire d’EELV visait également d’autres infractions, dont un financement illégal de campagne électorale, des abus de biens sociaux et/ou prises illégales d’intérêts.

Un signalement qualifié de «dénonciation calomnieuse» par l’entourage de la candidate LR qui a consacré 14,3 millions d’euros pour un seul tour de scrutin, mais sans atteindre la barre des 5% de voix qui permet le remboursement des frais de campagne.

(AFP)

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