Strasbourg (F) : L’UE prêt à se doter d’un «M. Climat» 

Les eurodéputés ont accordé mercredi un premier feu vert à la nomination du Néerlandais Wopke Hoekstra au portefeuille du Climat à la Commission européenne, malgré des réserves liées notamment à son expérience dans le secteur pétrolier, à deux mois de la COP28. Les élus de la commission parlementaire Environnement ont également approuvé l’attribution de la coordination du «Pacte vert» de l’UE à l’actuel vice-président de l’exécutif européen Maros Sefcovic.

Ces deux décisions devront être confirmées par l’ensemble des eurodéputés lors d’un vote prévu en séance plénière jeudi à Strasbourg. Jugeant insatisfaisantes les auditions des deux responsables en début de semaine, les parlementaires leur avaient soumis mardi soir de nouveaux questionnaires pour obtenir «des clarifications». Ils y ont apporté des «réponses claires», a estimé Pascal Canfin, président de la commission Environnement.

Ministre des Finances puis des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra, un chrétien-démocrate de 48 ans, a été désigné fin août par les Pays-Bas pour remplacer son compatriote social-démocrate Frans Timmermans à Bruxelles. La cheffe de la Commission, la conservatrice Ursula von der Leyen, lui a attribué la responsabilité du climat jusqu’aux élections européennes de juin. Il représenterait donc l’UE à la COP28 de Dubaï.

Malgré nombre de promesses lors de son audition lundi - notamment sur l’élimination des subventions aux carburants fossiles - Wopke Hoekstra restait plombé par son passage chez le géant pétrolier Shell, une carrière de 11 ans dans le cabinet de conseil McKinsey et un bilan ministériel fustigé par les écologistes.

Dans d’ultimes réponses écrites, il s’est engagé «à examiner avec McKinsey si et comment» la liste de ses clients «pourra être rendue publique dans un délai approprié», assurant n’avoir travaillé dans ce cabinet «pour aucune compagnie pétrolière». «Nous avons davantage de clarté sur la question de la transparence», a commenté Pascal Canfin.

Wopke Hoekstra comme Marcos Sefcovic se sont aussi engagés par écrit à défendre l’objectif d’une réduction nette d’«au moins 90%» des émissions de gaz à effet de serre de l’UE en 2040 par rapport à 1990, comme ils l’avaient évoqué lors des auditions. Cet objectif fera l’objet d'une proposition de la Commission début 2024.

«Nous avons obtenu de Wopke Hoekstra des garanties supplémentaires qu’il défendra une action climatique ambitieuse et les moyens d’assurer une transition socialement juste», a plaidé le socialiste Tiemo Wölken, précisant que le Néerlandais «devra désormais traduire ses paroles en actes et tenir ses promesses.»