SuisseLes Jeunes UDC veulent faire payer les manifestants
La Suisse n’a jamais compté autant de manifestations qu’en 2022, selon un sondage du «SonntagsBlick». Des voix se font maintenant entendre pour que les protestataires paient les interventions policières.
En 2022, les Suisses sont descendus dans la rue au total 1564 fois dans sept villes, soit plus de quatre fois par jour. L’an dernier a ainsi été une année record au niveau du nombre de protestations populaires en tous genres. Tel est le constat du «SonntagsBlick», publié à l’aube de la Fête du travail et de ses manifestations annoncées ce lundi dans tout le pays.
Le journal alémanique a recensé les statistiques des manifestations entre 2016 et 2022 dans sept villes du pays: Bâle, Berne, Genève (seulement depuis 2021), Lucerne, Saint-Gall, Winterthour et Zurich. Et c’est Genève qui est en tête du classement, avec plus de 400 rassemblements l’an dernier (toujours avec présence policière). Elle est suivie par Berne (près de 400), puis, dans l’ordre décroissant: Zurich, Bâle, Lucerne, Saint-Gall et Winterthour.
Le journal rapporte encore que les débordements nécessitant l’intervention des forces de l’ordre sont, eux aussi, à la hausse. Ce qui a un coût. Par exemple, 3,1 millions de francs à Zurich l’an dernier et pas moins de 7 millions de francs en 2021 à Berne – avec notamment les manifestations sur la loi Covid.
Berne fait déjà payer les participants
À Bâle et à Zurich, les Jeunes UDC exigent maintenant que les coûts occasionnés par les manifestations soient payés par les participants. À Berne, un tel transfert des coûts est déjà possible depuis peu. Début 2023, six personnes ayant assisté à une manif anti-mesures Covid en 2021 ont ainsi été condamnées à payer des montants allant de 200 à 1000 francs. C’est peu, comparé aux centaines de milliers de francs de frais policiers engendrés par cette manifestation, sans parler des frais de procédures qui risquent d’être plus élevés que les entrées, note le journal alémanique.
À Lucerne, faire payer les manifestations est légalement possible depuis 2017. Mais la loi n’a jamais été utilisée depuis son entrée en vigueur, car il n’y a pas eu de recours à la force.
Du côté de Bienne, on suit une autre voie: la ville a refusé fin 2022 de transférer les coûts sur les manifestations. Car, de l’avis des édiles communaux, une telle loi restreindrait le droit fondamental de chacun à exprimer son avis.