FootballUn ancien président du Lausanne-Sport fait face à de sérieux ennuis
Le FC Nantes de Waldemar Kita, boss du LS entre 1998 et 2001, se retrouve mis en examen pour plusieurs transferts suspects. Fin juin, l’homme avait déjà été placé en garde à vue.
Le FC Nantes a été mis en examen dans le cadre d’une enquête ouverte sur des transferts suspects de joueurs, pour complicité d’un certain nombre d’irrégularités commises par des agents sportifs. En tant que personne morale, le club est représenté par son président, Waldemar Kita. Les faits compris dans l’affaire remontent à la période allant de janvier 2015 à juillet 2022.
Propriétaire du FC Nantes depuis 2007, Kita avait été placé en garde à vue fin juin, au même titre que son fils Franck Kita, directeur général délégué du club, et deux autres personnes. Le président du club était à l’époque ressorti sans poursuites mais son fils et les deux autres personnes (des agents de joueurs nantais, selon Ouest-France) avaient été mis en examen, notamment pour blanchiment, blanchiment aggravé, blanchiment de fraude fiscale et exercice de l’activité d’agent sportif sans licence valable.
Faux contrats, mentions erronées
Le club est ainsi soupçonné d’avoir «été complice du délit d’exercice de l’activité d’agent sportif sans licence valable, ses organes dirigeants donnant des instructions pour commettre l’infraction», notamment «en faisant établir de faux contrats de scouting et des mentions erronées sur des contrats de joueurs visant à rémunérer des prestations d’agents sportifs qu’ils savaient illégales», explique le procureur Philippe Astruc.
Il est aussi reproché au FC Nantes d’avoir «à Nantes, Reims, sur le territoire national, malien, luxembourgeois», participé à la dissimulation ou conversion du produit d’un crime ou délit, en l’occurrence «exercice illégal de l’activité d’agent sportif» en bande organisée.
Waldemar Kita parle «d’éthique»
Waldemar Kita «conteste vigoureusement les faits reprochés» et a mis en avant une certaine «éthique» du «monde de la pharmacie» d’où il est issu, précise le procureur de Rennes, où la procédure est centralisée. «Il a ainsi recruté une juriste venant de la Ligue professionnelle de football devenue secrétaire générale. Il voulait qu’il y ait un encadrement et une discipline dans le cadre des contrats professionnels de joueurs», poursuit-il.
Initialement lancée par le parquet fédéral belge, l’enquête avait été transmise aux autorités judiciaires françaises. Selon le parquet, elle a notamment mis en évidence le fait que «les dirigeants du FC Nantes auraient eu recours de façon récurrente, tout au moins depuis l’année 2015, à l’emploi d’agents sportifs non autorisés en établissant des contrats d’agents sportifs et des contrats de travail de joueurs sous le couvert de prête-noms».
Le parquet de Rennes rappelle que les peines encourues pour exercice illégal de l’activité d’agent sportif sont de deux ans de prison et 30’000 euros d’amende (ou le double des sommes indûment perçues). Pour le blanchiment en bande organisée, la sanction maximale monte à dix ans de prison et 750’000 euros d’amende (ou le double des sommes blanchies).