Irak: Incendies de drapeaux LGBT et rassemblements en représailles au Coran profané

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IrakIncendies de drapeaux LGBT et rassemblements en représailles au Coran profané

La Suède et l’Irak s’enlisent toujours plus dans une crise diplomatique. Des centaines de personnes se sont réunies dans les rues de Bagdad pour manifester leur mécontentement.

Au début du mois déjà, des drapeaux LGBT, étatsuniens ou encore israéliens avaient été incendiés.

Au début du mois déjà, des drapeaux LGBT, étatsuniens ou encore israéliens avaient été incendiés.

Asaad NIAZI AFP

A l’appel de l’influent leader religieux irakien Moqtada Sadr, des centaines de personnes ont manifesté à Bagdad après la prière du vendredi pour protester contre la profanation du Coran en Suède, qu’a entraîné une grave crise diplomatique entre les deux pays. Protégés du soleil écrasant par une mer de parapluies, les fidèles, rassemblés sur une vaste avenue du quartier pauvre de Madinet Sadr ont scandé «Oui, oui à l’islam», «Oui, oui au Coran» ou encore «Oui, oui à l’Irak», brandissant des exemplaires du Coran, des portraits de Moqtada Sadr et des drapeaux irakiens, a constaté un correspondant de l’AFP.

«Deux poids deux mesures»

Les manifestants ont incendié des drapeaux arc-en-ciel, Moqtada Sadr y voyant une manière d’irriter les occidentaux et de dénoncer «le deux poids deux mesures» qui consiste selon lui à défendre les minorités LGBT+ mais à autoriser la profanation du Coran. «A travers cette manifestation, nous voulons faire parvenir notre voix à l’ONU, pour obtenir la pénalisation de toute profanation des livres saints, ceux de l’islam, du christianisme, du judaïsme: ce sont tous des livres saints», martèle Amer Shemal un responsable à la municipalité de Madinet Sadr.

Stockholm a été le théâtre de deux profanations du Coran, fin juin puis le 20 juillet, organisées par un réfugié irakien. Jeudi, il a piétiné à plusieurs reprises et mis en pièces un exemplaire du livre, sans y mettre le feu comme il l’avait annoncé. La police suédoise avait autorisé le rassemblement au nom de la liberté de réunion, tout en soulignant que cela n’équivalait pas à approuver ce qui s’y produirait.

Grave crise diplomatique

Ces initiatives ont provoqué une grave crise diplomatique entre la Suède et l’Irak, qui a expulsé l’ambassadrice et rappelé son chargé d’Affaires. A deux reprises également des partisans de Moqtada Sadr ont envahi l’ambassade de Suède à Bagdad, qui a été incendiée peu avant l’aube le 20 juillet. «L’expulsion de l’ambassadrice c’est peu, on veut plus», martèle vendredi à Madinet Sadr Sabbah al-Taï, 45 ans, qui dit avoir participé au dernier assaut contre l’ambassade de Suède. «On est entré dans l’ambassade et on a expulsé l’ambassadrice, mais il peut y avoir plus», a-t-il averti.

L’Iran et l’Arabie Saoudite font l’arbitrage

Ces deux grands acteurs de la géopolitique au Moyen-Orient encadrent l’arène des discussions en convoquant les diplomates suédois de leurs pays respectifs. Ryad a notamment sommé Stockholm de «cesser toutes les actions qui vont directement à l’encontre des efforts internationaux visant à diffuser les valeurs de tolérance, de modération et de rejet de l’extrémisme, et qui sapent le respect mutuel nécessaire aux relations entre les peuples et les Etats».

(AFP)

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