WikiLeaksDeux avocates de Julian Assange portent plainte contre la CIA
Margaret Ratner Kunstler et Deborah Hrbek accusent l’agence et son ancien directeur d’avoir enregistré leurs conversations et copié le contenu de leurs ordinateurs et téléphones.
Deux avocates américaines de Julian Assange ont annoncé, lundi, porter plainte contre la CIA et son ancien directeur, Mike Pompeo, qu’ils accusent d’avoir enregistré leurs conversations et copié le contenu de leurs téléphones et ordinateurs. Les avocates et deux journalistes qui se sont joints à la plainte sont tous américains et affirment que le service de renseignement a violé leur droit constitutionnel à la protection des conversations privées, en l’occurrence avec Julian Assange, qui est australien.
Ils assurent que la CIA a travaillé avec une entreprise de sécurité engagée par l’ambassade de l’Équateur à Londres, où Julian Assange s’était alors réfugié, pour espionner le fondateur de WikiLeaks, ses avocats, des journalistes et les autres personnes qu’il rencontrait. Julian Assange risque l’extradition de la Grande-Bretagne vers les États-Unis, où il est accusé d’avoir publié en 2010 des câbles diplomatiques portant sur les guerres en Afghanistan et en Irak.
Selon l’avocat Robert Boyle, qui représente les plaignants, ces faits supposés d’espionnage signifient que le droit de Julian Assange à un procès équitable a «été entaché, sinon réduit à néant» car «le gouvernement connaît désormais le contenu de ces échanges» a-t-il dit à des journalistes. «Il devrait y avoir des sanctions, jusqu’au rejet de ces charges ou au retrait de la demande d’extradition, en réponse à ces activités si clairement inconstitutionnelles», a-t-il jugé.
Mike Pompeo «au courant»
La plainte a été déposée par les avocates Margaret Ratner Kunstler et Deborah Hrbek, ainsi que les journalistes Charles Glass et John Goetz. La plainte vise la CIA, son ancien directeur et ex-secrétaire d’État Mike Pompeo, l’entreprise de sécurité Undercover Global et son président David Morales Guillen.
La plainte affirme qu’Undercover Global, entreprise basée en Espagne, qui était sous contrat avec l’ambassade équatorienne, a pour le compte de la CIA récolté des informations sur les appareils électroniques des plaignants, notamment des échanges avec Julian Assange, et placé des microphones dans l’édifice, dont les enregistrements ainsi que les images de télésurveillance ont également été envoyés à l’agence américaine.
Mike Pompeo «était au courant et a approuvé» cette collecte d’informations, selon ce document judiciaire, qui précise qu’Undercover Global a été recruté par la CIA en 2017. Julian Assange a fait appel de la décision britannique d’accéder à la demande d’extradition américaine. Les chefs d’inculpation qui pèsent contre lui pourraient conduire à une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 175 ans.