FrancePatrick Balkany est retourné en prison
Après la révocation de son bracelet électronique, l’ancien maire de Levallois-Perret a été incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Son épouse, Isabelle, reste hospitalisée.
L’ancien maire de Levallois-Perret (F) Patrick Balkany (73 ans), condamné pour fraude fiscale, a été «incarcéré» discrètement, ce lundi peu après 13h30, à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), après la révocation de son bracelet électronique, a annoncé la procureure de la République d’Évreux, Dominique Puechmaille, devant la gendarmerie de Vexin-sur-Epte.
La brigade de gendarmerie est située à une dizaine de kilomètres du moulin de Cossy, à Giverny, un manoir où Patrick Balkany était assigné à résidence, depuis mars 2021, avec sa femme Isabelle, âgée de 74 ans. Cette dernière «est pour l’instant toujours à l’hôpital», a ajouté la procureure, interrogée pour savoir si l’épouse allait être elle aussi incarcérée.
Concernant le certificat médical fourni par la défense pour démontrer que l’état de santé de Patrick Balkany était incompatible avec la détention, la procureure a assuré que la Cour avait pris sa décision «en connaissance de cause» en choisissant Fleury-Mérogis. «La direction de l’administration pénitentiaire a proposé un établissement qui permet d’avoir un suivi médical 24h sur 24.» «Fleury-Mérogis est indiscutablement une prison plus dure que la Santé. C’est ressenti comme une peine complémentaire», a protesté l’avocat de l’ancien maire de Levallois-Perret.
Le «baron des Hauts-de-Seine» avait déjà été détenu à la prison de la Santé, à Paris, du 13 septembre 2019, date de sa condamnation pour fraude fiscale, au 12 février 2020, date à laquelle il avait été libéré pour raisons de santé, lui imposant un contrôle judiciaire léger.
«Jamais accepté les contraintes»
La cour d’appel de Rouen avait confirmé, jeudi, la révocation du placement sous bracelet électronique de l’ancien maire et de son épouse, décidée par le Tribunal d’application des peines d’Évreux. Ce dernier avait décidé, en décembre, de révoquer ce placement sous bracelet électronique du couple, à la suite de multiples manquements et malgré des rappels à l’ordre. Une centaine d'«incidents» avaient notamment fait sonner leurs bracelets.
Dans son arrêt du 3 février, la cour d’appel de Rouen estime que les époux Balkany n’ont «jamais accepté les contraintes inhérentes à la détention à domicile sous surveillance électronique», relevant leur «attitude et propos véhéments ou ironiques, parfois outranciers voire outrageants» à l’égard du personnel de l’administration pénitentiaire ou du juge d’application des peines.
Chiens, chats, moutons, poules…
Avant même l’installation du bracelet électronique, Isabelle Balkany avait demandé l’élargissement de ses horaires de sortie (de 8h à midi la semaine et de 14h à 17h le week-end), ainsi qu’une extension du périmètre de détention, afin de «sortir ses trois chiens toutes les trois heures et de nourrir ses trois chats, ses moutons et ses poules» sur une propriété de plusieurs hectares.
«Ils passaient leur temps à jouer avec le feu. À un moment donné, c’est très simple, quand on joue avec le feu, on se brûle», avait déclaré, vendredi, Dominique Puechmaille. La magistrate a également dénoncé une «absence totale d’efforts pour apurer leur dette fiscale, objet de la condamnation» pour fraude fiscale. L’ancien maire de Levallois-Perret et son épouse doivent 5,3 millions d’euros (5,6 millions de francs) au fisc, outre une somme de 766’759 euros (plus de 810’000 francs) propre à Isabelle Balkany.
Or, ils disposent de «très confortables revenus (plus de 12’000 euros par mois)» et auraient «pu faire leur choix de réduire leur train de vie actuel, afin de régler les sommes dues», souligne la Cour.