JusticeCommentaire menaçant: un internaute condamné dans le Jura
Un internaute a été condamné pour ses propos contre une rédactrice de «Heidi News» spécialisée sur les sujets de santé. Il lui souhaitait de finir pendue comme le fut un journaliste nazi au procès de Nuremberg.
- par
- Eric Felley
Le Ministère public jurassien a infligé une peine pécuniaire de 30 jours-amendes avec sursis pendant deux ans pour menace.
Getty ImagesLe 3 novembre dernier, le Ministère public jurassien a condamné un internaute pour menace envers une journaliste de «Heidi News» spécialisée sur les questions de santé, Annick Chevillot. Le syndicat des journalistes suisse, Impressum, révèle mercredi ce jugement et se réjouit que ce genre de délits ne reste pas impuni.
Rappel des faits. En février dernier, réagissant à un article sur la pandémie, l’homme avait fait un commentaire qui évoquait le sort funeste du journaliste nazi Julius Streicher, qui «fut pendu à Nuremberg en 1946 pour avoir endormi le peuple sur les crimes du IIIe Reich…» . À l’époque, ce tribunal d’exception avait conclu «qu’un tel soutien médiatique à des crimes de guerre constituait lui-même un crime». L’homme a ensuite proposé de requalifier «en crime contre l’humanité» une certaine politique suivie dans la pandémie, sous entendant qu’elle était défendue par la rédactrice.
Un sort équivalent?
Le Ministère public du canton du Jura a donc estimé qu’en visant la journaliste avec ses propos, l’auteur du commentaire «laissait entendre que son sort devait être équivalent à celui qui fut réservé à Julius Streicher, ce qui a provoqué une vive crainte chez la plaignante». Selon l’article 180 CP concernant la menace, le commentateur a été condamné à une peine pécuniaire de 30 jours-amendes avec sursis pendant deux ans.
Le syndicat des journalistes suisses se dit «soulagé pour Annick Chevillot, sa membre, et pour tous les journalistes faisant l’objet de telles attaques».