L’ONU alerte«La moitié du globe devrait faire face à une grave pénurie d’eau d’ici 2030»
Pour les Nations unies, il est indispensable de «mettre en place des systèmes d’alerte précoce efficaces et de mobiliser des financements» pour lutter contre la désertification de la planète.
L’Organisation des nations unies (ONU) a appelé, vendredi, à «agir maintenant» contre la sécheresse et la désertification, afin d’éviter des «désastres humains», alors que de nombreux pays font face à des vagues de chaleur extrême.
«Nulle part sur terre où se cacher»
«Il est temps d’agir: chaque action compte», a déclaré le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahim Thiaw, lors d’une conférence, à Madrid, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la sécheresse. «Nous le savons tous: un nombre toujours croissant de pays et de personnes sont touchés par la sécheresse», a-t-il poursuivi, en rappelant que «la moitié de la population mondiale devrait faire face à une grave pénurie d’eau, au cours des huit prochaines années».
Dans ce contexte, il est indispensable de «mettre en place des systèmes d’alerte précoce efficaces et de mobiliser des financements durables pour améliorer la résilience» des populations face à la désertification et éviter des «désastres humains», a insisté le responsable de l’ONU. «Il n’y a nulle part sur terre où se cacher (...) Aucun pays, pauvre ou riche, n’est à l’abri», a-t-il conclu.
Ces déclarations surviennent alors que plusieurs pays, dont les Etats-Unis, mais aussi l’Espagne, l’Italie et la France, sont confrontés depuis plusieurs jours à une vague de chaleur extrême et inhabituelle à cette période de l’année, avec des températures dépassant les 40 degrés, conséquence directe du réchauffement climatique.
Multiplication d’événements extrêmes
«Nous sommes face à des températures qui ne relèvent plus de l’anecdote», a insisté, lors de la conférence, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, en rappelant que des pointes à «43 degrés» avaient été enregistrées, ces derniers jours, dans certaines villes d’Espagne. Nous sommes «face à un processus qu’il est impossible de nier, face à une évidence scientifique (...) Le réchauffement climatique entraîne la multiplication d’événements climatiques extrêmes, comme la canicule que nous vivons actuellement», a-t-il insisté.
Les pays méditerranéens, dont l’Espagne, font parties des zones du monde les plus touchées par le manque d’eau et les conséquences du changement climatique. Selon le gouvernement espagnol, 74% du pays fait face à un risque de désertification. Une situation qui implique, selon Pedro Sanchez, un important travail de «planification».
Cette conférence organisée à Madrid survient près d’un mois après la COP15 contre la désertification, ayant réuni 7000 personnes à Abidjan, et qui s’est engagée sur la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030, pour répondre «à l’urgence climatique».