Diplomatie: Washington et Pyongyang s’accusent mutuellement à l’ONU

Publié

DiplomatieWashington et Pyongyang s’accusent mutuellement à l’ONU

Les États-Unis ont dénoncé l’absence de déclaration commune du Conseil de sécurité de l’ONU face aux activités de la Corée du Nord, qui clame son «droit à l’autodéfense».

Les dernières manifestations d’unité du Conseil de sécurité sur le dossier nord-coréen remontent à 2017.

Les dernières manifestations d’unité du Conseil de sécurité sur le dossier nord-coréen remontent à 2017.

Getty Images via AFP

Les États-Unis ont accusé vendredi Pékin et Moscou de «bloquer» une réponse unie du Conseil de sécurité de l’ONU face aux lancements de missiles ou satellites par la Corée du Nord, qui a elle opposé son «droit à l’autodéfense» face aux «actes militaires hostiles américains».

Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, 13 des 15 membres ont condamné, comme l’a fait le secrétaire général de l’ONU, la deuxième tentative en trois mois par Pyongyang de mettre en orbite un satellite espion en utilisant la technologie des missiles balistiques.

«Ça devrait être un sujet qui nous unit (…) Mais depuis début 2022, ce Conseil n’a pas été à la hauteur de ses engagements en raison de l’obstructionnisme de la Chine et de la Russie», a dénoncé l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield. «La menace nucléaire nord-coréenne grandit, et la Russie et la Chine ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités», a-t-elle insisté.

«Droit légitime à l’auto-défense»

«À la place, elles célèbrent les violations des résolutions du Conseil de sécurité et continuent à bloquer l’action du Conseil», a-t-elle ajouté, faisant référence à la participation fin juillet de responsables russe et chinois à un défilé militaire en Corée du Nord présentant de nouveaux drones et missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) à capacité nucléaire.

Les dernières manifestations d’unité du Conseil de sécurité sur le dossier nord-coréen remontent à 2017. En mai 2022, la Chine et la Russie avaient mis leur veto à une résolution imposant de nouvelles sanctions contre Pyongyang, et aucune résolution ou déclaration du Conseil n’a été adoptée depuis. Les représentants chinois et russe ont à nouveau rejeté la responsabilité des actions nord-coréennes sur les États-Unis, pointant du doigt notamment les exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud.

Un argument repris par l’ambassadeur nord-coréen Kim Song. «Comme nous l’avons clairement dit encore et encore, notre lancement d’un satellite de reconnaissance est l’exercice du droit légitime à l’auto-défense pour dissuader les actes militaires hostiles toujours croissants des États-Unis», a-t-il déclaré, insistant sur le fait que son pays n’a de toute façon «jamais reconnu» les résolutions du Conseil de sécurité sur le dossier nord-coréen.

La Corée du Nord «affirme, comme elle l’a toujours fait, que son programme d’armements nucléaires est un acte d’autodéfense, mais nous connaissons tous la vérité», a objecté l’ambassadrice américaine. Elle «place sa paranoïa et ses intérêts égoïstes au-dessus des besoins criants de la population nord-coréenne» et sa «machine de guerre est alimentée par la répression et la cruauté», a-t-elle insisté.

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires