BangladeshLa Première ministre refuse de hausser le salaire des ouvriers du textile
Le gouvernement du Bangladesh a refusé toute nouvelle hausse du salaire minimum des ouvriers du textile, qui continuent d’exiger qu’il soit quasiment triplé.
La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a refusé toute nouvelle hausse du salaire minimum des ouvriers du textile qui continuent d’exiger qu’il soit quasiment triplé, après plus de dix jours de manifestations et de heurts avec la police. «Je dirais aux ouvriers du textile qu’ils doivent travailler et faire avec cette augmentation de salaire, ils devraient continuer leur travail», a déclaré Sheikh Hasina, lors d’une réunion de son parti, la Ligue Awami, tard jeudi soir.
Mardi, le comité du salaire minimum du secteur textile a augmenté de 56,25% le salaire mensuel de base des quatre millions d’ouvriers du secteur, le portant à 12’500 takas (environ 100 francs), un montant jugé «ridicule» et aussitôt rejeté par les syndicats. Les ouvriers du textile manifestent pour un quasi-triplement du salaire minimum, actuellement de 8300 takas (environ 66 fr.) à 23’000 takas (près de 183 fr.).
Menace sur l’emploi
«S’ils descendent dans la rue pour protester à l’instigation de quelqu’un, ils perdront leur emploi, leur travail et devront retourner dans leur village», a ajouté Sheikh Hasina. Selon les syndicats, les ouvriers souffrent durement de l’inflation, qui a atteint près de 10% en octobre, et de la dépréciation d’environ 30% du taka par rapport au dollar américain, depuis le début de l’an dernier.
Mais la Première ministre a argumenté que la hausse proposée au secteur du textile était bien supérieure à celle d’à peine 5% dont ont bénéficié les fonctionnaires. Au moins trois ouvriers sont morts et six policiers ont été blessés et plus de 70 usines ont été saccagées, selon la police, en un peu plus de dix jours de violentes manifestations. La puissante femme politique a déploré que 19 usines aient été «attaquées et détruites», soulignant qu’il s’agissait d’entreprises qui «leur donnaient la subsistance, de la nourriture et du travail».
Exportations textiles
Mais les syndicats affirment que la hausse du salaire offerte cette semaine est insuffisante par rapport à la flambée des prix de l’alimentation, des loyers et des frais de santé et de scolarité pour leurs enfants. Les quelque 3500 usines textiles du Bangladesh, employant majoritairement des femmes, produisent 85% des 51 milliards d’euros d’exportations annuelles du pays et fournissent de nombreuses grandes marques mondiales, comme Levi’s, Zara (groupe Inditex) ou encore H&M.
«Si ces usines sont fermées, si la production est perturbée, les exportations sont perturbées, où iront leurs emplois? Ils doivent le comprendre», a aussi fait valoir Sheikh Hasina. Le textile est une industrie clé du Bangladesh, deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine.
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