Assassinat d’un leader sikhLe Canada est un «État de droit» rappelle Justin Trudeau
Trois ressortissants indiens ont été arrêtés vendredi et inculpés de meurtre pour le meurtre de Hardeep Singh Nijjar dans l’ouest du Canada il y a presque un an.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a souligné samedi que le Canada était un «État de droit» au système judiciaire «solide et indépendant», dans une réaction aux arrestations annoncées la veille à la suite de l’assassinat d’un leader séparatiste sikh.
Trois ressortissants indiens ont été arrêtés vendredi et inculpés de meurtre avec préméditation et de conspiration en lien avec la mort de Hardeep Singh Nijjar dans l’ouest du pays il y a presque un an. Cette affaire a plongé le Canada et l’Inde dans une grave crise diplomatique l’automne dernier après que le premier ministre canadien a évoqué une implication du gouvernement indien dans cet assassinat.
Ces arrestations sont «importantes parce que le Canada est un pays fondé sur l’État de droit, doté d’un système judiciaire solide et indépendant, ainsi que d’un engagement fondamental à protéger tous ses citoyens», a déclaré M. Trudeau samedi lors d’un gala organisé à Toronto pour célébrer l’héritage et la culture sikhs.
Reconnaissant que la communauté sikhe canadienne pouvait se sentir «mal à l’aise, voire effrayée en ce moment», le premier ministre a appelé à rester «calme» et «fermement attachés à nos principes démocratiques», soulignant que deux enquêtes distinctes étaient en cours.
D’autres suspects possibles
Vendredi, la police fédérale a précisé qu’il y avait d’autres suspects possibles et qu’elle tentait de déterminer s’il y avait «des liens à établir avec le gouvernement indien». Militant pour la création d’un État sikh connu sous le nom de Khalistan, Hardeep Singh Nijjar, arrivé au Canada en 1997 et devenu citoyen canadien en 2015, a été abattu en juin 2023 sur le parking du temple qu’il dirigeait à Surrey, en banlieue de Vancouver (ouest).
Il était recherché par les autorités indiennes pour des faits présumés de terrorisme et de conspiration en vue de commettre un meurtre. Des accusations que l’homme de 45 ans niait, selon l’Organisation mondiale des Sikhs du Canada. En septembre, Justin Trudeau avait publiquement incriminé les services de renseignements indiens dans cette affaire. New Delhi avait aussitôt qualifié ces accusations d'«absurdes».
De son côté, la justice américaine a annoncé en novembre poursuivre un ressortissant indien accusé d’avoir commandité, à l’instigation d’un agent de New Delhi, un projet d’assassinat d’un autre dirigeant sikh, Gurpatwant Singh Pannun, avocat fondateur de l’organisation américaine Sikhs For Justice (SFJ).