Football - Maccoppi: «L’Italie contre l’Espagne, c’est toujours la guerre»

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FootballMaccoppi: «L’Italie contre l’Espagne, c’est toujours la guerre»

Trois mois jour pour jour après la demi-finale de l’Euro, l’Italie et l’Espagne se retrouvent ce mercredi soir à Milan avec l’objectif de décrocher leur ticket pour la finale de la Ligue des nations.

Chris Geiger
par
Chris Geiger
Stefano Maccoppi s’attend à une demi-finale ouverte.

Stefano Maccoppi s’attend à une demi-finale ouverte.

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Il va planer des airs de revanche ce mercredi soir (20h45) sur la pelouse de San Siro. Pour la seconde fois en l’espace de trois mois, l’Italie et l’Espagne se retrouvent dans le dernier carré d’une grande compétition internationale. Le 6 juillet dernier, la Squadra Azzurra avait sué à Wembley pour venir à bout de la Roja (1-1 ap, 4-2 tab) au terme d’un match haletant.

En pleine confiance après son sacre continental et invaincue depuis désormais 37 rencontres, la formation de Roberto Mancini part forcément favorite de ce 39e duel entre les deux mastodontes du football européen. Mais gare à la peau de banane. «L’Espagne n’a pas grand-chose à perdre, elle qui est en pleine période de transition et de reconstruction depuis l’Euro et son parcours inattendu. L’équipe possède une très belle génération qui devrait arriver à maturité d’ici deux grandes compétitions», a prévenu Pablo Iglesias.

Selon l’ancien directeur sportif du Lausanne-Sport, la sélection ibérique, bien qu’inexpérimentée et décimée, aborde ce Final Four de la Ligue des nations avec sérieux et ambition, comme l’exige la tradition du pays. «Ça reste un titre supplémentaire à aller chercher dans une compétition qui fait désormais partie du paysage de ce sport. Un sentiment de revanche par rapport à l’Euro? Non, mais je pense que l’Italie craint peut-être davantage l’Espagne qu’il y a trois mois. Elle avait alors certainement sous-estimé son adversaire et s’était dès lors retrouvée en grande difficulté et privée de ballon. Si l’Espagne avait éliminé l’Italie, personne n’aurait d’ailleurs pu crier au scandale», s’est volontiers remémoré l’Hispano-Suisse de 49 ans.

«Une partie de la presse n’attend qu’une seule chose: qu’Enrique se plante»

Pablo Iglesias

Si elle espère une meilleure issue que dans la capitale anglaise, la Roja n’aborde néanmoins pas ce choc dans les meilleures conditions possibles, elle qui sera privée de nombreux cadres (Alba, Pedri, Olmo, Morata, Moreno…). «Je pense qu’on pourrait faire un onze de base avec toutes ces absences. Et, lorsqu’on prend la liste de tous ceux qui ne sont pas conviés, à l’image des joueurs du Real Madrid pour la troisième fois de suite, on peut se poser certaines questions. Les choix de Luis Enrique font toujours polémique en Espagne et une certaine partie du monde de la presse n’attend qu’une seule chose: que le sélectionneur se plante», a rappelé Pablo Iglesias, lequel loue aussi la politique de rajeunissement culotée adoptée par le technicien ibère, illustrée par les convocations de Gavi (17 ans) et de Yeremi (19 ans).

Dans le camp d’en face, Roberto Mancini, qui a misé sur la continuité pour ce rassemblement du mois d’octobre, a forcément davantage de certitudes que son homologue espagnol. Seule l’attaque ne donne pas encore entière satisfaction au sélectionneur transalpin. «C’est incroyable que l’Italie ne possède pas de grand buteur car la Serie A en a historiquement toujours eu. En l’absence d’Immobile, qui est un très bon joueur avec la Lazio mais qui rencontre des difficultés en équipe nationale, la Nazionale ne dispose pas forcément d’énormément d’alternatives, si ce n’est Belotti, Raspadori ou Kean», a souligné Stefano Maccoppi.

Malgré cette incertitude sur le front de l’attaque, l’ancien entraîneur du FC Sion estime que la Squadra Azzurra a le jeu parfait pour contrer Busquets et ses coéquipiers. «L’Espagne a toujours une grande possession de balle et une mentalité offensive. Elle a cette envie de déstabiliser ses adversaires par le jeu. Ce ne sera toutefois pas facile face à une équipe attentive voire attentiste défensivement comme l’Italie. La Roja doit donc jouer plus rapidement lorsqu’elle a le ballon et surprendre en misant sur les contre-attaques et la profondeur. Car le jeu dit de tiki-taka de l’Espagne, qui manque parfois de vélocité et d’intensité, n’est pas une bonne stratégie pour mettre en difficulté l’Italie», a estimé celui qui a disputé durant sa carrière 203 matches en Serie A.

Sans club depuis son départ de Stade-Lausanne-Ouchy à l’été 2020, le Milanais de 59 ans s’attend à une demi-finale engagée, en plus d’une opposition de style. «L’Italie contre l’Espagne, c’est toujours la guerre. La Squadra Azzurra veut toujours démontrer qu’elle est meilleure que son adversaire. Ce ne sera pas un match de Coupe du monde ce soir (ndlr: mercredi), mais ça reste un duel prestigieux que la Nazionale voudra gagner», a prédit Stefano Maccoppi, qui conseille néanmoins à l’Italie de «faire attention».

Pour rappel, le vainqueur de ce choc affrontera dimanche en finale la France ou la Belgique.

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