DiplomatieJoe Biden en Irlande du Nord pour «maintenir la paix»
Le président Joe Biden fait étape en Irlande du Nord mardi avant de se rendre en République d’Irlande, jusqu’à vendredi, sur les traces de ses ancêtres.
Joe Biden est arrivé mardi à Belfast, où il vient célébrer vingt-cinq années de paix en Irlande du Nord et tenter de relancer le dialogue politique, bloqué depuis plus d’un an.
Le président américain, qui a été accueilli à son arrivée par le premier ministre britannique Rishi Sunak, ne passera que quelques heures dans la province britannique. Il partira ensuite en République d’Irlande, jusqu’à vendredi, sur les traces de ses ancêtres maternels dont il est si fier.
Mais avant ce volet très sentimental de son voyage, c’est une étape plus délicate qui attend à Belfast le président américain, venu accompagné de Joe Kennedy, son envoyé spécial pour l’Irlande du Nord, et un descendant de la plus célèbre lignée politique irlando-américaine.
«Troubles»
Par cette visite dans la province britannique meurtrie par les décennies sanglantes des «Troubles», Joe Biden signale l’attention qu’il porte au processus de paix mais aussi plus récemment aux tensions politiques agitant l’Irlande du Nord. Sa priorité sera de «maintenir la paix», a-t-il assuré avant de décoller de Washington à bord d’Air Force One.
Le président américain doit rencontrer mercredi, d’une manière qui se veut informelle, les dirigeants des principaux partis politiques d’Irlande du Nord, ce alors que les institutions de la province britannique ne fonctionnent plus depuis plus d’un an.
Rishi Sunak a souligné lundi que l’anniversaire de l’accord était l’occasion de «célébrer ceux qui ont pris des décisions difficiles, accepté des compromis et fait preuve de leadership». L’heure ne semble pas vraiment au compromis dans la province, où les institutions --créées à la suite de l’accord et censées allier les communautés-- sont paralysées depuis plus d’un an en raison de désaccords liés au Brexit.
«Prudence»
Le parti unioniste DUP, viscéralement attaché à l’appartenance de la province au Royaume-Uni, exige des modifications des dispositions post-Brexit qui visent à éviter toute frontière physique avec la République d’Irlande, et refuse en attendant de participer au gouvernement local.
Le dossier a été surveillé de près à Washington ces dernières années et Joe Biden n’a jamais caché qu’il s’opposerait à ce que Londres revienne sur ses engagements internationaux pour satisfaire les unionistes. Le gouvernement britannique est récemment parvenu à un compromis avec les Européens, appelé officiellement «Cadre de Windsor» mais le DUP reste inflexible.
Le président américain aura mercredi matin une réunion avec Rishi Sunak, avant de donner un discours à l’Ulster University de Belfast, ville placée sous haute sécurité avec des renforts policiers venus de tout le Royaume-Uni. L’ex-premier ministre britannique Tony Blair, au pouvoir en 1998, a averti sur la BBC que toute influence américaine devait faire preuve de «prudence et sensibilité» auprès des unionistes.
Visite à sa famille
Une fois la partie nord-irlandaise de sa visite terminée, le président américain doit se rendre dès mercredi en République d’Irlande. La famille de Joe Biden a émigré au milieu du XIXe siècle, fuyant comme tant d’autres une Irlande ravagée par la famine, pour finalement s’établir en Pennsylvanie. À l’approche de l’élection présidentielle de 2024, un tel récit résonne pour de nombreux électeurs aspirant au rêve américain.
Joe Biden doit rencontrer jeudi le premier ministre irlandais Leo Varadkar et le président Michael D. Higgins. Il s’adressera aussi aux parlementaires irlandais. Pour terminer sa visite, il se rendra dans la ville de Ballina, dans l’Ouest, d’où viennent d’autres de ses ancêtres irlandais, et prononcera un discours devant la cathédrale.