BerneCe Fribourgeois met sa vie en jeu pour le climat
Depuis une semaine, ce père de trois enfants, Guillermo Fernandez, fait la grève de la faim sur la place Fédérale. Il demande que soit convoquée une session spéciale de l’Assemblée fédérale consacrée au climat.
«Je veux intensément vivre. Mais je suis prêt à mourir, si ça peut donner une chance de sauver mes enfants de l’enfer sur Terre qui les attend si l’on ne fait rien». C’est avec de tels propos que Guillermo Fernandez, 47 ans, qui vit dans le canton de Fribourg, veut attirer l’attention des politiciens sur la place Fédérale à Berne depuis une semaine. Son action entre ce lundi dans la seconde semaine et il est toujours autant déterminé à aller jusqu’au bout.
Pour protéger ses enfants
Né à Lausanne, de parents espagnols, Guillermo Fernandez vit dans le canton de Fribourg avec sa femme et leurs trois enfants. En août dernier, il a lu le dernier rapport du GIEC et «il a pris pleinement conscience du danger imminent qui menaçait ses enfants, et décidé de tout faire pour les protéger», selon une de ses amies. Mais comment faire? L’idée lui est venue de faire une grève de la faim et d’exiger de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, en charge de l’environnement et de l’énergie, qu’elle «convoque l’Assemblée fédérale pour une session de formation obligatoire sur l’urgence climatique et écologique».
Convoquer l’Assemblée fédérale?
De cette assemblée devraient ressortir des exigences nouvelles pour le Conseil fédéral et la Suisse: déclarer l’urgence climatique, atteindre des émissions neutres d’ici 2030, intégrer la justice climatique, interdire le financement des énergies fossiles et entreprendre une «diplomatie climatique volontariste». Guillermo Fernandez promet qu’il se réalimentera lorsque sa première demande, c’est-à-dire la convocation de l’Assemblée fédérale, aura été faite. Cela dit, formellement, Simonetta Sommaruga n’a pas le pouvoir de le faire. Seul le Parlement peut décider d’une session spéciale consacrée à un thème.
«Des fusils et des boîtes de conserve»
Installé sur la place Fédérale, entouré d’une petite équipe de soutien, il a rencontré durant la semaine écoulée des parlementaires qui travaillent au Palais fédéral, en particulier des membres de l’UDC: «J’ai constaté que certains députés savent très bien, que si on continue, on va vers l’apocalypse. Ce qui m’a glacé, c’est que leur réponse est d’acheter des fusils et des boîtes de conserve… Sans une réponse immédiate, concertée et solidaire, nous allons vers la barbarie. C’est ce qui me terrifie le plus pour mes enfants».
Guillermo Fernandez passe ses journées de neuf heures à dix-sept heures sur la place Fédérale. Mais la nuit, il dort tout de même dans un appartement proche.