Automobilisme: Perez: «Max a montré qui il est vraiment»

Derniers kilomètres du Grand Prix du Brésil. Après une longue remontée depuis la queue du peloton, où il avait été relégué suite à un accrochage avec Lewis Hamilton (lire ci-dessous), Max Verstappen roulait en sixième place, juste devant son équipier Sergio Perez.

Ce dernier a été prévenu par radio par son ingénieur que Max Verstappen le laisserait passer en fin de course s’il ne parvenait pas à doubler Fernando Alonso, devant lui.

Dans le dernier tour, voyant que l’Alpine de l’Espagnol restait hors de portée, l’ingénieur de Max Verstappen, Gianpiero Lambiase a alors demandé à son pilote de laisser passer Sergio Perez, qui roulait quatre secondes derrière lui. Pas de réponse. L’ingénieur a répété sa demande. Rien. Max Verstappen n’a pas réagi et a franchi la ligne devant Sergio Perez, et marqué deux points de plus que le Mexicain.

Ces deux points ne servent à rien à Max Verstappen, déjà champion du monde depuis le Grand Prix du Japon. Ils auraient par contre été bien utiles à Checo Perez, qui lutte contre Charles Leclerc pour la place de vice-champion du monde – les deux pilotes sont désormais à égalité parfaite.

À peine la ligne franchie, Gianpiero Lambiase a demandé à Max Verstappen ce qui s’était passé. Le Néerlandais a alors explosé dans sa radio de bord: «Je vous ai déjà dit ça la dernière fois, les gars. Ne me demandez plus jamais un truc pareil, OK? Est-ce que c’est clair? J’ai mes raisons et je m’y tiens.»

De retour dans le paddock, le champion du monde a répété «qu’il avait ses raisons» sans préciser lesquelles.

De son côté, Sergio Perez était marqué par ce refus, lui qui a aidé Max Verstappen autant qu’il le pouvait. «Désolé de ce qui est arrivé, Checo», lui a dit Christian Horner à la radio. «Cela montre qui il est vraiment», a répondu Sergio Perez.

De retour dans le paddock, le Mexicain se montrait un peu amer: «Je n’ai rien à ajouter, franchement. Je ne sais pas quelles sont les raisons dont il parle. Après tout ce que j’ai fait pour lui, c’est un peu décevant, pour être franc. Je suis très surpris.»

Après le retrait de la première neutralisation derrière la voiture de sécurité, Lewis Hamilton a essayé d’attaquer Max Verstappen par l’intérieur du premier virage, avant de se retrouver déporté à l’extérieur de la chicane par la Red Bull, qui est entrée en contact avec la Mercedes.

Un choc assez violent qui a obligé Max Verstappen a stoppé à son stand et l’a relégué en queue de peloton – il a ensuite été pénalisé de cinq secondes pour avoir causé l’accrochage. Lewis Hamilton, avec une voiture légèrement endommagée, a pu continuer.

Mais le Britannique pense que l’accrochage entre les deux monoplaces a été délibérément causé par le Néerlandais. «Ce n’est pas un accident fortuit», a-t-il lâché dans sa radio sur le moment.

De retour au stand, il a expliqué qu’il n’avait aucun problème avec Max Verstappen. «Non, je ne me fais aucun souci. Évidemment, c’est normal, quand vous avez eu autant de succès et de titres que moi, on devient une sorte de cible pour les autres. Mais ça va. Rien que je n’aie pas déjà vu dans ma carrière. Au moment de l’accident, tout ce que je me suis dit, c’est que ça allait gâcher un doublé possible, et que c’était dommage pour l’écurie…»

Le doublé signé par les Mercedes à Interlagos sort un peu de nulle part. Cette saison, les deux W13 n’ont jamais vraiment été à l’aise, et ce retour de compétitivité (tardif!) peine à s’expliquer.

«Je suis sans voix», disait juste George Russell à l’arrivée. «Je ne pourrais pas dire pourquoi ça marchait si bien ici», soulignait pour sa part Lewis Hamilton. «Mais j’avais un drôle de pressentiment ici. »

En réalité, ce doublé était aussi dû au fait que les Ferrari et les Red Bull étaient un peu en retrait sur le circuit brésilien. Les deux monoplaces semblaient user leurs pneus nettement plus que les Mercedes.

George Russell a failli tout perdre lorsque l’écurie a constaté une fuite d’eau sur sa monoplace, qui aurait pu causer un problème de refroidissement et un abandon. Ses ingénieurs ont décidé de n’en rien dire à leur pilote pour ne pas l’inquiéter. Mais finalement, tout s’est bien terminé pour le jeune Britannique qui décroche sa première victoire en Formule 1.

C’est l’éternel revenant. Pendant la crise du Covid, Nico Hülkenberg a effectué plusieurs remplacements de pilotes, ce qui l’a maintenu en forme depuis sa retraite de la F1, fin 2019, après 10 saisons bien remplies entre Williams, Force India et Renault.

Cette année, il s’est illustré en effectuant deux remplacements chez Aston Martin, à Bahreïn et en Arabie saoudite.

Il devrait être confirmé dans les heures à venir en tant que deuxième pilote titulaire chez Haas, en remplacement de Mick Schumacher par 2023.

Le fils du septuple champion du monde a déçu. Après deux ans en F1, il n’a pas montré le rythme et la fiabilité qu’attendait l’écurie.

Au Brésil, il s’est qualifié dernier pendant que son équipier Kevin Magnussen se qualifiait en pole-position. Le genre de comparaisons dont il ne pouvait se remettre, même s’il s’appelle Schumacher.