FootballQuelle bonne formule pour l’attaque suisse?
L’équipe nationale n’a inscrit que quatre buts en 2022, testant plusieurs alignements différents. L’option utilisée contre le Portugal peut inspirer Murat Yakin, avant d’affronter l’Espagne samedi.
- par
- Valentin Schnorhk Saragosse
Quatre. C’est le nombre de buts qu’a inscrits l’équipe de Suisse en 2022. Jamais plus d’un seul par match, avec deux «blanchissages» (défaites 4-0 au Portugal puis 1-0 contre l’Espagne à Genève). Les buteurs? Breel Embolo en Angleterre, Jordan Lotomba contre le Kosovo, Noah Okafor en République tchèque et Haris Seferovic lors du succès face au Portugal. Bref, au moment de retrouver l’Espagne samedi (20 h 45) à Saragosse, évoquer les incertitudes offensives de l’équipe nationale apparaît comme un doux euphémisme.
La question est finalement assez centrale: depuis que les leaders de la sélection, emmenés par Granit Xhaka, ont revendiqué leur envie d’être un peu plus proactifs à la mi-temps du match aller contre l’Espagne, comment doit désormais s’animer offensivement la Suisse? À quels choix Murat Yakin doit-il procéder? Tout en sachant qu’il ne peut pas compter sur l’homme le plus en forme du moment, un certain Noah Okafor, qui a dû subir une intervention médicale aux dents.
Un trio Shaqiri-Seferovic-Embolo?
Un coup d’œil dans le passé récent, déjà. Avec la position de Xherdan Shaqiri, qui a évolué. Plutôt placé en soutien de l’attaquant nominal dans le 4-2-3-1 en début d’année, il a été excentré sur l’aile droite lors des deux dernières rencontres. Un rôle qui plaît aussi à «Shaq», et un risque que le sélectionneur a contrebalancé en lui assignant travail de pressing peu contraignant. Et qui a permis de dégager de la place pour d’autres profils percutants. Lors du succès contre le Portugal, Seferovic avait été placé en pointe et Breel Embolo sur le côté gauche. Yakin prenant alors l’option de renforcer son milieu pour placer un maximum de forces offensives.
Rebelote samedi, à la Romareda de Saragosse? D’autres facteurs entrent en jeu. À commencer par le statut de Haris Seferovic. L’attaquant lucernois, désormais à Galatasaray, n’a inscrit aucun but en match officiel depuis le début de saison. Dans son club turc, il est désormais relégué sur le banc et son temps de jeu semble être compromis. Est-il une option viable pour Yakin? Le sélectionneur, il faut le noter, l’a toujours soutenu et a salué sa forme physique en fin de semaine dernière, à l’annonce de sa liste.
Si ce n’est pas lui qui devait être aligné en pointe, alors difficile de suggérer autre chose que l’utilisation de Breel Embolo. Le Bâlois est convaincant avec Monaco, dans un rôle similaire. Mais l’excentrer à gauche, c’est aussi lui conférer une certaine liberté, tout en gardant une référence dans l’axe. Laquelle disparaît lorsqu’il y est utilisé, sachant que l’imposant attaquant aime décrocher et dézoner, pour créer des différences ensuite. N’est-ce pas en l’associant qu’il peut être le plus pertinent?
Itten, nouveau joker
Pas impossible que Murat Yakin ait un raisonnement similaire et reproduise la formule du Portugal. D’autant qu’aucun ailier de formation ne s’impose de lui-même: Steven Zuber est forfait, Ruben Vargas joue peu en club et Renato Steffen est plus naturel sur le côté droit. Sans oublier que Dan Ndoye ne peut prétendre à rien, vu son inexpérience internationale.
Reste à s’interroger sur les jokers. Depuis le retrait de l’équipe nationale de Mario Gavranovic, la Suisse a perdu son plus fameux. Mais elle n’est pas en reste. Cedric Itten a déjà démontré être capable d’endosser ce rôle-là: contre la Géorgie il y a trois ans ou face à la Bulgarie l’an dernier. En 7 sélections, l’attaquant de Young Boys a inscrit quatre buts.
«Quand j’entre en jeu, j’essaie toujours de travailler dur, d’amener ma confiance, acquiesce l’attaquant de 25 ans. Je suis toujours content d’être avec l’équipe nationale, c’est quelque chose qui m’aide beaucoup.» Une ressource supplémentaire pour faire gonfler les stats, à trois matches du Mondial.