Cinéma«Matrix Resurrections», des critiques divisées
Célébré par certains, honni par d’autres, le quatrième épisode des aventures de Neo est habillé pour l’hiver.
- par
- Jean-Charles Canet
Dans les salles mondiales ce mercredi 22 décembre (et sur HBO Max aux États-Unis), «Matrix Resurrections» ne fait pas l’unanimité, la levée de l’embargo critique (mardi à 17 heures) le montre. Vous trouverez ici notre bref ressenti.
Outre-Atlantique, la grande presse accueille plutôt froidement ce film qui est à la fois une suite, un reboot et une relecture méta de la première trilogie. «The Guardian» considère ainsi que «Resurrections ne fait pas grand-chose pour réparer le dénouement décevant du troisième film, soit les nébuleuses circonstances qui conduisent vers une trêve précaire entre les humains rebelles, évadés de la matrice, et les intelligences artificielles qui utilisent l’humanité congelée comme source d’énergie.
«The Time» a aussi la dent dure estimant que «le scénario scolaire du film prend son autoréférence pour de la sophistication».
Ses plus ardents défenseurs
C’est dans les médias en ligne que le film trouve ses plus ardents défenseurs. Encore nuancé, le site «Empire» fait la part entre le côté spectaculaire du long métrage et une fin qu’il juge un poil creuse. Mais autrement plus enthousiaste, «Gameradar» estime que Matrix «réussit là où d’autres reboots ont échoué. […] Oubliez ce que vous croyez savoir, «Matrix Resurrections est un méta récit complexe qui s’enracine dans une histoire d’amour universelle». «Polygon» estime pour sa part que «Matrix Resurrections» est «un bouquet de fleurs jeté comme un cocktail Molotov qui associe la rage de convaincre à la puissance de la compassion».
Pour «Den of Geek», «Matrix Resurrections» fait plus que justifier son existence et se félicite de ne pas y trouver le cynisme mercantile qui empoisonne tant de suites dans le cinéma hollywoodien. «Au contraire, c’est comme si Lana Wachowski, les scénaristes et les acteurs avaient ressenti le besoin de se soulager d’un poids sur leur poitrine».
«Engadget» noue la gerbe en déclarant «Au diable les règles! et j’applaudis… ce film n’est pas pour tout le monde. Mais ce n’aurait pas été une suite de «Matrix» s’il en avait été autrement».
Côté francophone
Côté francophone, Antoine Duplan estime dans «Le Temps» que l’on peut «sauver 10% du nouveau Matrix, soit la partie qui, située dans notre plan de réalité, pratique la mise en abyme et dénote un rien d’humour». Mais déplore devoir constater que «L’opus IV reconduit l’alternance des scènes d’action, frénésie de kung-fu, mitraillades énormes d’une inefficacité absolue, et des stases réflexives dans lesquelles les personnages prennent des airs graves pour assener les truismes les plus affligeants.»