Football: Pourquoi Alexis Antunes va manquer à Servette

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Le meneur de jeu genevois est blessé pour plus d'un mois, et ne sera donc pas du déplacement à Zurich ce samedi (20h30). Il était devenu important pour les Grenat.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
Alexis Antunes (au centre) s'est blessé au ligament interne du genou contre Lucerne la semaine dernière.

Alexis Antunes (au centre) s'est blessé au ligament interne du genou contre Lucerne la semaine dernière.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

On ne peut pas lui enlever l'attitude. Mais Alexis Antunes avait-il vraiment besoin de rentrer au duel depuis derrière sur un Ardon Jashari qui accélérait, dimanche dernier, à la 49e minute de cette victoire 4-2 contre Lucerne? Cela dit beaucoup de l'esprit de sacrifice du Genevois de 23 ans. Reste que sur cette situation particulière, le tacle était peut-être de trop. Il y avait si peu à gagner.

Forcément, près d'une semaine plus tard, certains Servettiens se refont le film. Dans le staff technique, aussi. Parce que si Antunes a essayé de poursuivre la rencontre, quelques secondes ont suffi à le rendre à l'évidence: il ne pouvait plus continuer. L'IRM passée en début de semaine a confirmé le diagnostic: touché au ligament interne du genou gauche, il sera absent en tout cas jusqu'à début décembre. Et pour le club genevois, c'est une sacrée tuile. Encore plus au moment d'affronter le leader Zurich, samedi (20h30).

Alexis Antunes va manquer à Servette. C'est un fait. C'est déjà sa deuxième blessure de la saison, après l'entorse de la cheville dont il avait été victime à Genk début août et qui l'avait également privé d'un mois de compétition. Le reste du temps, cette saison, Antunes a toujours été titulaire, à deux exceptions près: lors de la 1re journée à Grasshopper (victoire 3-1) et lorsqu'il est resté sur le banc contre Winterthour (2-2) le 27 septembre dernier.

Il a impressionné Weiler

«Je ne préfère pas penser qu'il va nous manquer, parce que je préfère penser à ceux qui sont disponibles», élude son entraîneur René Weiler. Mais la vérité, c'est qu'Antunes va manquer à Servette. Et Weiler le mesure sans doute mieux qu'un autre. Souvent remplaçant ces dernières saisons, le numéro 10 servettien a largement bénéficié du changement d'entraîneur cet été. Là où sa place n'était pas de fait assurée.

Sauf qu'il se dit que, très vite, Weiler a été impressionné par le joueur. Là où un prêt pouvait parfois être évoqué à l'interne, là où il y a même eu des demandes de renseignement venues de clubs de Challenge League, le nouvel entraîneur grenat a fait comprendre qu'il comptait énormément sur Antunes.

Mais pourquoi donc? Interrogé, Weiler évoque entre autres «le boulot défensif» de son milieu offensif. Il souligne tout de même son manque de réussite, un point sur lequel il doit s'améliorer, même s’il s'était débloqué contre Lucerne, en ouvrant le score d'une belle tête.

Important au pressing

Steve Rouiller est lui plus loquace au sujet de son coéquipier: «Alexis a une technique au-dessus de la moyenne, il se retourne facilement, alors on peut s'appuyer sur lui, détaille le défenseur. Surtout, il court beaucoup et cela aide l'équipe. Il a une grosse caisse, c'est important, le coach doit apprécier ça. Et dès qu'il a pu enchaîner, il est devenu un pilier essentiel de l'équipe. Un Alexis en pleine forme, c'est un vrai plus pour l'équipe.»

Le vice-capitaine servettien tient sans doute le bon bout. Loué durant toute sa jeunesse pour sa technique soyeuse, Antunes s'exprime désormais par d'autres qualités. En fait, côté Servettien, on estime que la qualité du pressing auquel Weiler accorde une réelle importance dépend en grande partie de son meneur formé au club.

«Un Alexis en pleine forme, c'est un vrai plus pour l'équipe»

Steve Rouiller, défenseur de Servette

Avec 6,58 ballons récupérés par match en Super League cette saison, dont près de la moitié dans le camp adverse, Antunes présente des statistiques défensives que peu de joueurs de son profil peuvent avancer. Cela compte. Et ce n'est pas un hasard complet: le Genevois a pris de la masse ces derniers mois. C'était un objectif personnel, pour faire un pas en avant. Il a notamment travaillé avec un préparateur physique, recommandé par son ex-coéquipier Gaël Clichy.

Servette devra donc faire sans Alexis Antunes, durant quatre ou cinq semaines minimum. Pas de raison pour autant de s'apitoyer sur son sort: l'effectif grenat a été construit aussi pour pallier des absences de marque. «Il y a dans l'équipe un certain équilibre qui fait que tout le monde se sent concerné», note Rouiller. Et il y en aura bien un, devant, pour reproduire l'abattage d'Antunes. Mais qui?

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