FranceUn croque-mort condamné pour avoir jeté des cadavres
Des corps exhumés avaient été retrouvés en morceaux dans le maquis de l’île de Corse au lieu d’être incinérés.
Un croque-mort a été condamné mardi en France à six mois de prison avec sursis pour «atteinte à l’intégrité de cadavres». «Je n’ai pas vu les ossements dans les cercueils… Pour moi le cercueil était vide», avait affirmé lors de son procès en décembre l’entrepreneur de pompes funèbres, plaidant la bonne foi, après la découverte de corps exhumés et retrouvés en morceaux dans le maquis de l’île de Corse au lieu d’être incinérés.
L’affaire avait commencé en avril 2022, avec la découverte de sept cercueils et d’ossements humains dissimulés dans des sacs-poubelle, au milieu d’une décharge sauvage en contrebas d’une route du village de Bigorno, en Corse. L’enquête de la gendarmerie avait alors fait le lien entre les ossements et une demande d’exhumation faite auprès d’une entreprise de pompes funèbres pour un caveau familial d’un village voisin, afin de procéder à une crémation.
«Qui a rempli les sacs-poubelle? Qui avait connaissance du contenu? Qui savait ce qu’ils allaient devenir? Les versions divergent», avait lancé la procureure à l’audience, le 6 décembre. Elle avait requis six mois de prison avec sursis, 5000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer une profession en lien avec le funéraire.
Le tribunal ne l’a pas suivie sur l’interdiction d’exercer une profession en lien avec les pompes funèbres, s’est félicité Me Emmanuel Maestrini, l’avocat du prévenu, à l’énoncé de la peine mardi. «L’atteinte à l’intégrité d’un cadavre est en réalité une faute professionnelle, qui relevait plus du civil que du pénal», a minimisé Me Emmanuel Maestrini. Il avait demandé la relaxe pour son client, déjà condamné dans une autre affaire à six mois de prison avec sursis pour extorsion par menace ou contrainte et un an de prison avec sursis pour abus de confiance.