FOOTBALLPaolo Tramezzani: «Le président et moi, on doit être un peu fou»
Le «nouvel» entraîneur du FC Sion a trois matches et peut-être un barrage pour sauver le club de la relégation. Comment le 4e épisode de la saga tournera-t-il?
- par
- Simon Meier
On ne change pas une équipe qui gagne, selon un adage très répandu dans le football. Au FC Sion, on peut rappeler un entraîneur qui perd à la rescousse d’une formation à la dérive. Paolo Tramezzani, déjà éjecté à trois reprises du banc valaisan, dont la dernière en novembre passé après une baffe contre Saint-Gall (2-7), est à nouveau l’entraîneur du club de Tourbillon. Il a trois matches pour sauver la lanterne rouge de Super League de la relégation. Sa mission commence ce dimanche à domicile contre le champion Young Boys.
«Nous devons retrouver un esprit d’équipe, être à nouveau compacts et jouer les uns pour les autres, a lancé mercredi en conférence de presse le technicien italien, qui a continué à vivre à Montreux ces derniers mois. On peut parler tactique jusqu’à un certain point, mais il faudra apporter des émotions. Cette équipe a des limites, elle n’est pas parfaite, mais elle a bien joué lors des premiers mois de la saison. Mon FC Sion avait une âme, qui plaisait aux Valaisans.»
«Insuffler une identité»
Le programme électoral est en fait assez similaire à celui qu’il avait brandi lors de sa première présentation: «Avant de parler tactiquement, je veux insuffler une identité et un état d’esprit à cette équipe», avait déclaré l’entraîneur le 20 juin 2017, quatre mois avant un premier licenciement. Ce coup-ci, il n’a que quelques jours pour réussir. Après YB dimanche, ce sera au tour de Lucerne de venir à Tourbillon jeudi prochain, avant la 36e et dernière ronde du lundi de Pentecôte, avec un déplacement à Saint-Gall.
Paolo Tramezzani, qui assure ne pas avoir évoqué la saison prochaine avec le président Constantin et être concentré sur l’urgence immédiate, a déjà annoncé un changement: Anto Grgic hérite du brassard de capitaine. Quid de Mario Balotelli, qui n’a pas fait honneur au dit bout de tissu, samedi passé, à Genève, et qui reviendra jeudi de quatre jours de congé? Sourire énigmatique du coach…
Paolo Tramezzani, qui assure être libre de tous ses choix malgré le retour prévu sur le banc du directeur sportif Barthélémy Constantin, a parlé au téléphone avec la star en berne. «Il est content que je revienne et j’aurai besoin de tout le monde, lance l’Italien de 52 ans. Aucun joueur n’est plus ou moins important qu’un autre, j’ai traité Mario comme n’importe qui quand j’étais là et je suis prêt à prendre les décisions qui s’imposent. Nous avons trois matches pour nous sauver et c’est mon seul souci.»
Histoire sans fin
L’histoire sans fin est repartie pour un tour. Trouvera-t-elle une issue heureuse, comme lors du deuxième passage sédunois de Paolo Tramezzani, qui s’était terminé par un sauvetage en plein Covid à l’été 2020? Si les meilleures soupes sortent des plus vieilles marmites, alors ce sera possible. «Christian Constantin et moi, on est comme un vieux couple, mais notre histoire est vraie, dit le Transalpin à propos de sa relation avec le président sédunois. Il y a eu des moments rationnels, d’autres moins. Le président et moi, on doit être tous les deux un peu fous. Nous avons des sentiments réciproques, au-delà de ce qu’on a pu dire en public. Entre nous, ce n’est pas une question d’argent ou de contrat.»
Pour le FC Sion, le succès – ou non – du quatrième épisode du feuilleton décidera de l’avenir immédiat. Si les Valaisans ne parviennent pas à lâcher leur dixième place au classement – Winterthour est un point devant – , il s’agira de s’en sortir via un barrage contre le troisième de Challenge League. Et à la fin, il y aura un grand «ouf» ou un vertigineux «plouf».