Afrique du SudLe plus grand élevage de rhinocéros au monde mis aux enchères
L’exploitation compte aujourd’hui plus de 2000 bêtes et 100 employés. Mais son propriétaire n’arrive plus à faire face aux coûts hors norme de son projet, qui vise à sauvegarder l’espèce.
Le plus grand élevage de rhinocéros au monde, situé en Afrique du Sud, sera mis aux enchères, en avril, par son propriétaire, qui ploie sous des coûts exorbitants avec son projet visant à sauver l’espèce menacée par le braconnage. Le richissime homme d’affaires sud-africain, John Hume, 81 ans, avait ouvert en 2009 cet élevage dans une propriété de 8500 hectares dans le nord-ouest du pays. L’exploitation compte aujourd’hui près de 2000 rhinocéros blancs et emploie une centaine de personnes.
L’an dernier, il avait annoncé prévoir de remettre chaque année à l’état sauvage une centaine de spécimens. «L’élevage de rhinocéros est un loisir coûteux», a-t-il expliqué lundi. Ajoutant élever des rhinocéros «depuis 30 ans, sans réaliser de profit», il a notamment expliqué que s’occuper d’un spécimen jusqu’à l’âge de 4 ans peut coûter plus de 500’000 rands (un peu plus de 25’780 francs).
L’organisation qui gère le projet, Platinum Rhino, a expliqué être à la recherche, «idéalement, d’un acheteur, une personne ou une fondation, avec une passion pour la conservation des rhinocéros et les moyens pour continuer leur élevage».
L’Afrique du Sud abrite près de 80% de la population mondiale de rhinocéros. Le pays est devenu un haut lieu du braconnage, poussé par la demande asiatique, où les cornes sont utilisées en médecine traditionnelle pour leurs supposés effets thérapeutiques ou aphrodisiaques. En 2022, 448 rhinocéros y ont été tués, soit trois de moins que l’année précédente, selon le gouvernement, conséquence, selon lui, des mesures antibraconnage renforcées prises dans les parcs nationaux.
Vente de cornes controversée
En 2017, John Hume avait organisé une vente en ligne controversée de cornes de rhinocéros, pour récolter des fonds pour financer leur conservation, provoquant l’indignation des défenseurs de l’environnement. Les cornes en vente étaient issues d’opérations d’écornage: pour éviter les attaques de braconniers, les gros mammifères terrestres sont anesthésiés et leur corne coupée par un vétérinaire. La procédure est indolore et la corne repousse ensuite.
La corne de rhinocéros, composée que de kératine, s’arrache à plus de 55’000 francs le kilo sur le marché noir, soit plus que la cocaïne.