Parlement électriqueDébits résiduels, panneaux solaires et retour de l’atome
Les Chambres fédérales rament sur les énergies renouvelables. Pendant ce temps, l’initiative pour un retour à l’atome a franchi le cap des 100 000 signatures.
- par
- Eric Felley
Après le refus des Valaisans d’accélérer la construction des parcs solaires dans leurs montagnes, la première journée de la session d’automne était justement consacrée à l’énergie au Conseil national. Celui-ci a repris le projet de loi sur l’approvisionnement en électricité avec des énergies renouvelables. Les divergences en les deux Chambres portent principalement sur les débits d’eau résiduels dans les rivières et les obligations d’installer des panneaux solaires sur les bâtiments.
Retour à l’atome
Cependant, pour pimenter la situation, on apprenait lundi après-midi par «24 Heures» et «La Tribune de Genève», que l’initiative «Stop au black-out» en faveur du nucléaire avait franchi le cap des 100 000 signatures. Ce qui signifie que le peuple pourrait se prononcer sur le retour de l’énergie nucléaire en Suisse. En mai 2017, il avait décidé de tourner le dos à l’atome par 58% des voix.
L’utilisation de l’eau
Mais ce retour au nucléaire reste de la musique d’avenir. Pour les débits résiduels, les Chambres doivent faire une pesée des intérêts entre les producteurs d’énergie hydraulique et les milieux de protection de la nature, à l’instar de la conseillère nationale Delphine Klopfenstein Broggini (V/GE), qui a plaidé en vain pour une meilleure protection. Dans un premier temps, le Conseil national avait suspendu les prescriptions en faveur des producteurs. Le Conseil des États a ensuite corrigé le tir, en laissant une libre appréciation au Conseil fédéral pour assouplir les prescriptions en fonction du marché ou en cas de menace de pénurie. Lundi, le Conseil national n’a gardé que la condition de pénurie. Conseiller fédéral en charge de l’énergie, Albert Rôsti a promis aux écologistes que lors de la mise en œuvre, les intérêts de la biodiversité seront pris en compte.
Panneaux sur les parkings
Concernant l’obligation d’installer des panneaux solaires sur les nouveaux bâtiments, le Conseil national a retenu lundi un énième compromis. L’obligation concernera les constructions dès 300 m². Les cantons seront libres de baisser cette limite sur leur territoire. Dès 2030, les nouveaux parkings devront être équipés de panneaux dès 500 m², et les parkings existants dès 1000 m². Sur ce sujet, le conseiller national haut-valaisan Michael Graber (UDC/VS), a souligné que cela posera des problèmes. Dans sa ville de Brigue, si l’on couvre le seul parking, cela empêchera le Cirque Knie d’y planter son chapiteau.
Mais le Conseil des États doit encore confirmer les décisions du National. La loi doit être sous toit pour la fin de la session, le 29 septembre.
À l’approche de l’hiver 2023-2024, le conseiller fédéral Albert Rösti a précisé que la situation actuelle en matière d’approvisionnement énergétique était plus favorable que l’an dernier, mais que, d’une manière générale, la Suisse devait continuer à produire plus d’électricité dans les meilleurs délais.