VoileUn départ très tonique pour la Transat Jacques Vabre
Parmi les 79 bateaux, les Suisses Simon Koster et Valentin Gautier se sont mis dans le match (5e). Justine Mettraux (11th Hour, 10e) est aussi bien positionnée.
- par
- Grégoire Surdez Le Havre
Il fallait avoir le pied marin pour suivre ce départ de la Transat Jacques Vabre, 15e du nom. Le passage d’un front dans la nuit de samedi à dimanche a eu pour conséquence de transformer les côtes normandes en machine à laver. Avec un solide flux de nord, nord-ouest de 23 nœuds et des creux de 3 mètres, les conditions étaient particulièrement toniques et le spectacle fantastique. À 13h27 pétantes, les 79 bateaux ont été lâchés au large du Havre. Direction Fort-de-France.
Mais avant de mettre le cap à l’ouest, la meute devait remonter jusqu’à Étretat pour offrir un joli défilé devant les fameuses falaises de ce haut lieu touristique avec ses Arches et son Aiguille. C’est sur la partie aval de ce site magique qu’un groupe de terriens, auquel nous appartenons, avait choisi de se percher pour assister au défilé de la collection automne-hiver. Ce sont les stars de la course qui ont laissé à bâbord la bouée d’Étretat. Les Ultim, ces sublimes multicoques géants et volants, ont mis moins de trente minutes pour dévoiler leurs charmes. Groupe Edmond de Rothschild (Cammas-Caudrelier), Banque Populaire (Le Cléac’h-Escoffier) et SVR Lazartigue (Gabart-Laperche) sont passés dans un mouchoir.
Les Suisses engagés, eux, sont passés quelques minutes plus tard. Justine Mettraux, avec le Britannique Simon Fischer a fait la révérence au pied des falaises en 10e position. La Genevoise avait déjà un petit retard, peu significatif à ce stade de la course, sur le bateau leader et grand favori de la catégorie Imoca, Apivia de Charlie Dalin et Paul Meillhat. Le récent vainqueur de la Translémanique en solitaire avait à cœur de se montrer sur ce départ, lui qui est un enfant du Havre.
Le troupeau de la class 40
Juste après le passage des Imoca de 60 pieds, c’est tout le troupeau de la class 40 qui a déboulé au large d’Étretat. Dans le coup d’entrée de jeu, Banque du Léman du duo Koster-Gautier a mis en pratique la tactique imaginée à quai. Partir vite, et continuer à aller vite. «La catégorie est d’une incroyable densité», avaient expliqué les deux marins suisses avant de quitter le ponton en lâchant des «adieuuuuux» devenus légendaires dans cette classe à taille humaine où règne une belle ambiance.
Mais sur l’eau, personne ne se fera de cadeaux. Avec une grosse dizaine de couples bateau-équipage qui peut prétendre à la victoire, chaque manœuvre et chaque choix tactique seront essentiels sur la Route de la Martinique. D’où la nécessité de se mettre immédiatement dans le match. Banque du Léman s’est vite installé dans le top 5 lors de cette première journée de course. La première nuit, elle, s’annonçait déjà bien tendue puisque cette sortie de Manche emprunte l’un des axes maritimes les plus fréquentés par les cargos et autres tankers.
Les 79 bateaux auront à peine le temps de souffler une fois sortis de cette galère. Ils devront alors traverser un golfe de Gascogne qui peut être bien tonique, lui aussi.