ColombieDes civils parmi les 11 tués présentés comme guérilleros par l’armée
Au moins quatre civils ont été identifiés parmi les onze personnes tuées par l’armée colombienne lors d’une opération à la frontière avec le Pérou.
Quatre civils dont un gouverneur indigène et un adolescent figurent parmi les 11 morts que l’armée colombienne a présenté comme des guérilleros tués lors d’une récente opération à la frontière avec le Pérou, ont affirmé mercredi des groupes de défense des droits de l’homme.
«Les personnes tuées par l’armée n’étaient pas des guérilleros, mais des civils, y compris des camarades indigènes», a déclaré Oscar Daza, porte-parole de l’organisation qui regroupe les peuples indigènes de l’Amazonie colombienne (Opiac), lors d’une conférence de presse. Parmi les 11 victimes figurent le gouverneur quechua Pablo Panduro, ainsi que le dirigeant communautaire Divier Hernandez et sa femme, ont indiqué les groupes de défense des droits.
Le Bureau du médiateur (Ombudsman) a reçu la plainte formulée par l’Opiac, soulignant qu’«un adolescent de 16 ans» figure parmi les victimes et a également appelé les autorités à «clarifier rapidement» les faits.
Une enquête ouverte
Mardi, le général Alberto Rodriguez avait indiqué que les 11 personnes tuées à Puerto Leguizamo, dans le département du Putumayo (sud), appartenaient à la Segunda Marquetalia, l’une des deux grandes factions des ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie (marxistes). «L’opération n’était pas contre des paysans, mais contre les dissidents des Farc. Ce n’était pas contre des indigènes innocents, mais contre des narcotrafiquants», a certifié mercredi sur Twitter le ministre de la Défense Diego Molano.
Sans mentionner de combats, le bureau du procureur a annoncé sur Twitter une enquête sur «les événements de Puerto Leguizamo où 11 personnes sont mortes».