ConsommationAvec l’inflation, les Suisses sont pessimistes pour leur argent
Près de 30% des Suisses s’attendent à une détérioration financière par rapport à 2022. En cause: la hausse des primes maladie et des prix du logement, selon une enquête de Comparis.
- par
- Christine Talos
La hausse des prix pèse sur le moral des Suisses. Ils sont 28% à s’attendre à une détérioration de leur situation financière par rapport à 2022, selon une enquête du comparateur en ligne Comparis. Ce qui les rend le plus pessimiste? La hausse des primes d’assurance maladie (65%) et celle des loyers (47%).
«La charge de ces deux postes de dépenses va continuer de s’alourdir, car les primes comme les loyers et les frais hypothécaires vont poursuivre leur ascension», explique Michael Kuhn, expert Consumer Finance Comparis. Pour rappel, en mai, un autre sondage de Comparis révélait que l’inflation inquiétait désormais plus les Suisses que le climat.
Sans surprise, ce sont les femmes qui s’attendent le plus à souffrir financièrement. Elles sont 31% à estimer qu’elles auront moins d’argent qu’en 2022, contre 23% chez les hommes. Les ménages qui gagnent jusqu’à 4000 francs et ceux qui gagnent entre 4000 et 8000 francs par mois sont aussi 38% et 30% à se montrer pessimistes, contre 16% seulement chez ceux dont le revenu mensuel est supérieur à 8000 francs.
Les femmes et les bas revenus comptent le plus
Ce sont ces groupes qui se trouvent déjà dans des situations difficiles, relève Comparis. Ainsi, 23% des femmes disent devoir se restreindre fortement pour payer les factures, contre 16% seulement chez les hommes. Et pour les faibles revenus, ils sont même 42% à compter chaque centime pour joindre les deux bouts. Et ils sont 12% à ne pas arriver à boucler les fins de mois, contre 2% pour les revenus intermédiaires.
C’est au Tessin que les habitants font le plus de sacrifices. Selon l’enquête, 39% se privent pour payer les factures, contre 19% en Suisse romande et en Suisse alémanique. C’est aussi à la campagne que l’on souffre le plus avec 25% de la population qui compte chaque franc, contre 18% et 17% en ville ou dans les agglomérations. «Ce que contredit en partie l’affirmation selon laquelle le logement est coûteux dans les centres-villes», conclut Michael Kuhn.
Pas de dépenses inutiles et produits moins chers
Pour faire des économies, 71% des sondés renoncent avant tout à des dépenses inutiles ou achats spontanés. Et 64% disent profiter des rabais autant que possible. Un Suisse sur deux affirme aussi comparer les prix et acheter chez les discounters. «Les gens gardent leur argent en raison de la situation mondiale incertaine et de l’inflation», analyse Michael Kuhn. S’il fallait en venir là, les personnes interrogées se disent prêtes à se passer d’articles électroniques ou connectés (60%). Elles renonceraient aussi à de nouveaux vêtements (60%), aux activités culturelles et sportives (56%), ainsi qu’aux sorties, notamment au resto (56%) . «À budget serré, la majorité préfère garder son smartphone et rester à la mode de la saison précédente plutôt que de renoncer aux vacances ou à leur voiture».