CommentaireMartigny, ce club victime de l’égoïsme de la National League
L’équipe bas-valaisanne va quitter la Swiss League après une seule saison. Elle a fait connaissance avec une réalité imposée par les grandes organisations.
- par
- Emmanuel Favre
Martigny: plus dure est la chute.
Pascal Muller/freshfocusDeux sources beaucoup plus fiables que l’horaire des CFF nous l’ont confirmé: le HCV Martigny a choisi de quitter la Swiss League et de retourner au troisième échelon du hockey helvétique après une seule saison passée dans la catégorie de jeu.
C’est regrettable. Pour les joueurs. Pour le personnel. Pour la poignée de supporters.
Et pour la Swiss League.
Parce que le choix du club du coude du Rhône est légitime.
Lorsqu’on n’a pas la chance de compter sur une large base populaire ou de généreux donateurs, il est illusoire d’espérer survivre dans une ligue qui n’a pas trouvé son modèle économique, qui ne propose pas des images de qualité à une clientèle susceptible de regarder un match à la télévision et qui accepte que les parties soient souvent organisées dans des stades d’une autre époque.
Si le phénomène n’est pas nouveau, l’histoire de cette ligue étant émaillée de douloureuses faillites, il a pris de l’ampleur depuis que la National League a décidé d’être moins généreuse avec son ex-petite sœur, notamment sur le partage des recettes des droits de diffusion et du marketing.
Un mauvais calcul
Le calcul était égoïste, il a laissé des pièces dans le coffre à court terme, mais il a brisé une dynamique sur le moyen terme.
Les clubs de National League, comme Lausanne en 2023-2024 avec Martigny, n’ont-ils pas besoin de trouver des points de chute pour certains de leurs joueurs pas encore prêts à performer sur une base régulière au plus haut niveau national?
Les clubs de National League ne sont-ils pas friands des licences B des patineurs de Swiss League afin de s’offrir un peu de profondeur en vue des séries éliminatoires?
Certains clubs de National League n’ont-ils pas installé leur pouponnière en Swiss League, comme les ZSC Lions à Küssnacht et Ambri-Piotta à Bellinzone?
Dans le même temps, le hockey suisse forme moins de joueurs, les meilleurs talents s’exilent à l’étranger et la National League tolère plus de mercenaires dans sa ligue.
C’est bête.