RussiePassage à tabac massif d’étudiants tadjiks dénoncé
Le Tadjikistan a convoqué l’ambassadeur russe pour lui faire part de son «inquiétude» après qu’une centaine d’étudiants tadjiks ont été soumis à des interrogatoires musclés.

Photo d’illustration: le président du Tadjikistan, Emomali Rahmon, assiste à la conférence de presse conjointe du Sommet Chine-Asie centrale à Xian, dans la province chinoise du Shaanxi (nord), le 19 mai 2023.
AFPLe Tadjikistan a annoncé jeudi avoir convoqué l’ambassadeur russe pour dénoncer le passage à tabac d’étudiants tadjiks par les forces de l’ordre en Russie. Dans un communiqué, sa diplomatie a fait part de son «inquiétude» après que «plus d’une centaine d’étudiants tadjiks ont été soumis à des interrogatoires et à des mauvais traitements par les forces de l’ordre russes» la semaine dernière, d’après des médias locaux. Mercredi, l’émissaire tadjik chargé des droits humains a pressé son homologue russe d’«intervenir pour déterminer les raisons des actions illégales des forces spéciales antiémeutes (OMON) et des services de sécurité (FSB)» russes ayant conduit à l'«hospitalisation» de certains étudiants.
Motifs inconnus
Il n’était pas clair dans l’immédiat pourquoi ces étudiants ont été malmenés. Leur université russe, située à Komsomolsk-sur-l’Amour (Extrême-Orient), a nié les faits, invoquant seulement l’«arrestation de quatre étudiants tadjiks ayant gêné le travail des forces de l'ordre». Malgré la guerre en Ukraine, la Russie reste une destination privilégiée pour les ressortissants des pays d’Asie centrale comme le Tadjikistan, pour le travail ou les études.
Selon les statistiques russes, quelque 500’000 citoyens tadjiks se sont rendus en Russie au premier trimestre 2023, en majorité pour y travailler, sur une population d’environ dix millions. Les transferts de fonds des migrants tadjiks vers leur pays d’origine représentent plus du tiers du PIB de la plus pauvre des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, d’après la Banque mondiale.
Mais ces derniers mois, des dizaines de citoyens des républiques centrasiatiques ont été tués en Ukraine, d’après des médias locaux, alors que l’armée russe et le groupe paramilitaire russe Wagner tentent d’accélérer le recrutement en ciblant notamment les migrants.