Football - Un Servette qui tourne en rond

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FootballUn Servette qui tourne en rond

Les Grenat, encore victimes d’eux-mêmes, avancent à pas de fourmi avec un nul 1-1 contre Lucerne.

Daniel Visentini Genève
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Daniel Visentini Genève

Deux défaites, une victoire poussive contre la plus faible équipe de la ligue (Lausanne), un nul 1-1 malingre face à un Lucerne barragiste, à domicile ce dimanche: quatre matches, quatre points, ce Servette qui veut s’offrir des victoires avance surtout à cloche pied en 2022.

Pour sortir de la crise sportive de cet automne, il y avait eu une réaction d’orgueil, plus de verticalité dans le jeu, de l’agressivité, de l’efficacité aussi. Servette pouvait compter sur un Stevanovic retrouvé, sur un Imeri étincelant et décisif, sur tous ces détails qui, mis bout à bout, tissaient la trame de quelque chose de sérieux.

Depuis la reprise, rien de tout cela. Plusieurs joueurs ont eu le Covid en janvier, au début de la préparation, autant de retard pris, c’est certain, mais il y a quelque chose qui ne marche plus. Ou alors c’est comme si, dès que quelque chose fonctionne, il y a le prix à payer juste après. A Saint-Gall, Servette avait retrouvé du jeu et des idées. Mais les trous béants laissés dans le placement défensif punissaient immédiatement le tout.

Contre Lausanne, Servette a enfin signé un blanchissage à la maison, mais ne s’est imposé que chichement, sans idées pour bousculer des Vaudois qui s’évertuent à croire qu’ils se sauveront en érigeant des barricades sans relief. Le 4-3-3 ne sert à rien quand il demeure figé.

Retrouver le juste milieu

Contre Lucerne, après la gifle reçue à Saint-Gall (5-1), retour au 4-2-3-1 en première période. L’objectif voulu, la compacité dans l’axe pour sécuriser la défense, a volé en éclat dès les premières minutes, même si les Grenat n’ont pas craqué formellement. Paralysé, Servette subissait et n’a atteint la pause sans prendre de but que par miracle ou presque.

Le souci, c’est la transition. Les Grenat ne sont jamais aussi forts que quand Imeri provoque habilement, quand Cognat percute et casse les lignes balle au pied, quand Stevanovic sème le trouble sur le côté droit. Pour cela, il faut des schémas de jeu qui manifestement ont la plus grande peine à se dessiner depuis la reprise: le juste milieu entre la recherche immédiate de la verticalité et le jeu plus posé est dur à retrouver.

On le sait aussi, Servette a souvent besoin de temps, après une pause, pour reprendre le droit chemin, pour ajuster ses rythmes. Diallo est à la peine sur le flanc droit de la défense, Bauer pourrait s’y installer, comme dimanche, quand il est repassé vers son côté naturel après avoir dépanné sur la gauche (Clichy suspendu). Severin a souffert à Saint-Gall et aussi dimanche contre Lucerne quand il est entré en jeu, oubliant Kvasina lors de l’égalisation. Rodelin demeure une énigme sans solution, mais il revenait de maladie, tout comme Imeri, si peu en vue. Des détails qui coûtent cher.

La promesse Bédia

Mais il y a eu aussi, surtout au début de la seconde période, du positif. Cela a coïncidé avec un changement de système, Servette passant alors en 4-4-2 en losange au milieu. On a pu voir Chris Bédia à l'œuvre, il est entré à la pause et il a trouvé la faille dès la 53e minute, servi par Valls. Bédia a été intéressant dans ses déplacements et dos au but aussi, il y a là une promesse. Douline a sans doute réalisé sa meilleure performance sous le maillot grenat. Sous ce Servette qui déçoit couve toujours le feu de jours meilleurs. Ce 4-4-2 a donné des impulsions que Geiger doit sans doute entretenir, moyennant quelques ajustements.

Pour l’instant, Servette tourne encore en rond, sans trouver l’échappatoire, ou alors par intermittence seulement. Il tourne en rond aussi parce qu’à 1-0, il a comme souvent eu des chances pour clore les débats (quelle occasion manquée par Cognat sur un service de Stevanovic!), sans savoir les saisir. Ou parce qu’il paie toujours le prix fort pour des erreurs individuelles.

Il y a beaucoup de choses à corriger, c’est vrai, mais avec Servette, il y a toujours ce sentiment que tout est possible, parce que le potentiel est là. Il faudra en faire la démonstration assez vite. Samedi prochain à Lugano, par exemple. Histoire de s’éviter certains doutes malsains.

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