BasketballThomas Jurkovitz, la revanche du banni du Pommier
Écarté du contingent des Lions de Genève il y a dix jours, le Fribourgeois a répondu sur le parquet en éliminant avec Vevey son ancien club de la finale de la SBL Cup, où il défiera Fribourg ce dimanche à 16 heures.
- par
- Christian Maillard Montreux
Durant trois saisons, il était très apprécié au Pommier du Grand-Saconnex, par le public, ses coéquipiers et ses dirigeants qui lui avaient même signé un nouveau contrat d’un an cet été: Thomas Jurkovitz avait également été capitaine d’une équipe qu’il aimait tant. Mais dans le sport professionnel tout va très vite et la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain.
Relégués depuis un bon mois au bout du banc des Lions par le coach Dragan Andrejevic (qui ne pouvaient pas faire autrement) avec Clayton Le Sann, les deux bannis ont dû mettre le poing dans leur poche en regardant leurs copains jouer. Les Lions, qui ont engagé Boris Mbala et offert un nouveau contrat à Bryan Colon, leur ont fait comprendre qu’on n’avait plus besoin de leur service, qu’ils pouvaient s’en aller ailleurs. Ce qu’ils ont fait.
Le bon choix à Vevey
Tandis que Le Sann a rebondi à Monthey, Thomas Jurkovitz a trouvé son bonheur à Vevey, dans un club qu'il connaissait bien et qui l’a accueilli à bras ouverts. «Il a fait le bon choix», s’est d’ailleurs exclamé son capitaine Jonathan Dubas après la victoire ce samedi en demi-finale de la SBL Cup contre… les Lions de Genève justement. L’ex-chouchou du Pommier y a été déterminant en seconde mi-temps, en montrant ce qu’il avait dans son coffre: un gros cœur et cette envie de renverser des montagnes.
Alors qu’à la pause les Genevois croyaient avoir mis la main dans le sacre (37-48) après avoir mené de 17 longueurs (26-43) au deuxième quart, Thomas et ses nouveaux copains de la Riviera, soutenus par une salle tout acquise à leur cause, sont revenus dans la partie «le couteau entre les dents» pour s’imposer en prolongation (92-80). «À la mi-temps, on s’est tous rappelé qu’en basket ce n’est jamais fini, savourait l’ex-capitaine des Lions. En passant en zone, on a changé le cours du match!» Les joueurs du Grand-Saconnex en ont perdu leur basket, balbutié, douté, gaspillé, cafouillé pour le plus grand plaisir du néo-Veveysan.
«J’avais tellement envie de montrer aux Genevois qu’ils n’auraient pas dû me laisser filer, souriait Thomas Jurkovitz. Depuis que j’ai été poussé dehors par Genève, que je suis arrivé ici, que je savais que j'allais jouer deux fois contre les Lions, mais surtout que j’allais jouer, cela m’a fait plaisir de répondre sur le parquet, de leur montrer à tous, à Genève, au coach et aux dirigeants, qu’ils ont eu tort. Dommage pour eux.»
Un club familial
Sur la Riviera, Thomas Jurkovitz a trouvé un club familial. «Il y a des joueurs qui ont l’envie, qui sont là pour l’amour du basket et qui veulent gagner. En arrivant ici, j’ai retrouvé cet amour du basket. On est en finale de la SBL Cup et on va tout faire pour s’imposer cet après-midi.»
Ce sera dès 16 heures à Montreux contre Fribourg Olympic, un autre morceau où Thomas Jurkovitz va retrouver en face de lui son frère Nathan. «Que du bonheur!» se marre le frère cadet, alors que Jonathan Dubas, son capitaine, se réjouit de cette nouvelle finale pour lui après celle de l’an passé qu’il avait perdue (avec Thabo Sefolosha) contre Massagno.
«On est la mi-temps et il est clair que ça va être encore plus dur physiquement, mais on a un titre à portée de mains, il n’est pas facile à aller chercher mais il est là.» Ce trophée que les Lions auraient tellement voulu soulever…