Hockey sur glaceJohn Fust: «On comprend que le public attend plus»
L’entraîneur du Lausanne HC, sifflé samedi soir en marge du derby lémanique, n’a pas abdiqué malgré la nouvelle défaite de son équipe, cette fois-ci face à Ge/Servette (1-5). Le technicien canadien entend profiter de la semaine à venir sans match pour trouver des solutions.
- par
- Chris Geiger
John Fust, vous espériez une réaction de la part de votre équipe après les trois défaites subies face à Zurich, Rapperswil et Berne. Quelle analyse faites-vous de ce derby contre Ge/Servette?
Le résultat n’est malheureusement pas là, mais on a donné tout ce qu’on avait. Ce n’est pas une question de travail, mais de constance dans les détails. On a très bien entamé le premier tiers. On était bien dans le match grâce à notre énorme dépense d’énergie. Mais un ou deux petits détails ont ramené de la fragilité dans nos rangs. Notre débauche d’énergie ne nous a pas permis de nous montrer assez dangereux offensivement. Notre top 6 offensif doit créer plus de chances.
Comment expliquez-vous les quatre défaites concédées au cours de cette dernière semaine?
Si on doit résumer, on peut dire qu’on est une équipe fragile en ce moment, surtout sur le plan mental. On doit se battre plus, arrêter de donner des buts à nos adversaires. C’est une question de détails. Notre profondeur de banc nous fait actuellement mal. Tous nos leaders agressifs sont absents et nous manquent. Glauser, Sekac et Raffl sont les guerriers de l’équipe, ceux qui mènent le bateau. Ce n’est pas une excuse et c’est aux autres de trouver la solution en attendant qu’ils reviennent.
Le problème se situe-t-il donc au niveau de la mentalité de l’équipe?
On a travaillé fort. Ce n’est pas la question. Mais, dans les moments clés, on doit provoquer quelque chose. Malheureusement, on n’a pas été capables de le faire au cours de ces derniers matches. On a réussi à tirer autant qu’on voulait lors de nos dernières sorties, mais on n’est pas parvenus à marquer (ndlr: un but en trois matches). Ceux qui ne sont pas là ne sont pas là, point. Les autres joueurs qui endossent ces nouveaux rôles doivent assumer leurs responsabilités. Ils doivent produire davantage.
Pourtant, c’est bien vous, l’entraîneur, qui êtes mis en lumière. Etes-vous inquiet pour votre place?
C’est un cliché, mais c’est le métier. Avec mon staff, on travaille aussi fort que possible pour tirer le maximum de notre équipe qu’on a actuellement à disposition. On est fragiles en ce moment. On peut faire mieux. On attend le retour de ce noyau de joueurs agressifs pour montrer le vrai visage de notre équipe.
Votre nom a été sifflé avant la rencontre. Vos joueurs ont quant à eux été sifflés à la sirène finale. Est-ce dur à vivre?
On comprend la réaction des spectateurs, mais ce ne sont pas des sifflets qui vont changer le travail qu’on fait. On comprend que le public attend plus de notre équipe. On veut tout donner. Ce n’est pas une question de ne pas travailler, mais de trouver des solutions. Ça peut venir de quelqu’un qui sort du lot pour faire la différence. Que ce soient les coaches ou les joueurs, on est tous ensemble dans cette situation. On travaille tous les jours pour trouver la solution. On est chanceux de ne pas avoir de match avant vendredi prochain et le déplacement à Langnau. Une grande théorie et des entraînements très précis, très durs pour trouver la solution sont prévus.
La rencontre à Langnau devient-elle le match de la peur?
C’est égal contre qui on joue. Notre objectif est de gagner le match. On doit gagner le prochain match. Puis le suivant. Puis encore le suivant. C’est comme ça qu’on réussira à bâtir quelque chose. C’est ça notre but, c’est ça qu’on veut faire.