Élections fédéralesRaphaël Mahaim tacle Pascal Broulis sur son alliance avec l’UDC
Les deux candidats pour le deuxième tour des élections au Conseil des États s’affrontent sur fond de xénophobie.
- par
- Eric Felley
La campagne pour le deuxième tour des élections vaudoises au Conseil des États, qui oppose le PLR Pascal Broulis et l’écologiste Raphaël Mahaim, peine à vraiment décoller. L’ex-conseiller d’État, qui a fait 81’571 suffrages (43,73%) au premier tour le 22 octobre fait figure de grand favori face au conseiller national, qui en a fait 48’087 (24,68%), soit moins de la moitié que son colistier Pierre-Yves Maillard (PS) élu avec 52,3%.
Lors du débat du second tour sur La Télé, Raphaël Mahaim a tenté de déstabiliser Pascal Broulis en le confrontant à son alliance avec l’UDC. Il a brandi le tout ménage de l’UDC distribué avant le premier tour, où figure un appel à soutenir l’initiative de l’UDC contre la Suisse à 10 millions, «avec des relents xénophobes, d’un côté une Suisse dépeinte comme l’horreur absolue avec des personnes d’origines africaines, de l’autre une Suisse bucolique. Et puis derrière on voit votre affiche de campagne».
Raphaël Mahaim explique les conséquences de cette «énième initiative» de l’UDC, qui aboutirait à la fin de la libre circulation avec l’Union européenne «et qui pose un vrai problème de postérité économique (…) Vous voterez oui ou non?» «Je voterai non», finit par répondre Pascal Broulis, tandis que l’autre lui demande pourquoi il figurait alors sur ce tout ménage? «Parce que je suis dans une alliance M. Mahaim…»
Pascal Broulis ne s’est pas laissé démonter: «Vous parlez de xénophobie, a-t-il ajouté, c’est le terme que vous avez utilisé. Moi j’ai écrit des textes sur la «xénophilie», et beaucoup de textes… Mais aujourd’hui il y a quand même 30% des gens qui ont soutenu l’UDC, ça montre qu’il y a aussi une inquiétude (…) Je suis en alliance et dans une alliance on ne partage pas forcément tous les thèmes, d’ailleurs c’est ce qui vous divise entre les socialistes et les Verts…» Du point de vue des échanges, le débat a été finalement équilibré, sauf que Pascal Broulis s’est montré plus calme dans l’ensemble que son challenger plus agressif.
Des soutiens divers
Cette campagne a vu le retour du popiste Josef Zisyadis venir en soutien à l’écologiste. Quant à Pascal Broulis, il a pu compter sur la prise de position inattendue de l’Association des chômeurs et chômeuses de Lausanne: «Avec 20 ans d’expérience comme conseiller d’État vaudois, écrit l’association, M. Broulis est le candidat idéal pour défendre les chômeuses et les chômeurs. Il connaît les enjeux et les défis qui nous concernent et il a les compétences et le réseau pour les surmonter».
Le 12 novembre prochain, ni l’un, ni l’autre ne se retrouveront au chômage, puisqu’ils ont déjà été élus au Conseil national. Mais l’un d’eux aura le prestige d’aller travailler dans la salle du Conseil des États.