Un citoyen macule de son sang la maison communale

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BienneUn citoyen macule de son sang la maison communale

À Orpond (BE), dans l’agglomération biennoise, les menaces d’un habitant à l’encontre de l’administration communale se font «de plus en plus agressives».

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Des courriels de menace, deux vitrines brisées, trois boîtes à lettres défoncées et surtout, du sang sur une façade: les menaces adressées aux autorités locales sont prises très au sérieux à Orpond (BE), dans la banlieue biennoise. La maison communale est désormais surveillée par un agent de sécurité présent dans ou hors de l’immeuble, pendant les heures d’ouverture.

À l’affiche depuis trois mois à Bienne, le film «Peter K. seul contre l’État» raconte le combat d’un retraité biennois contre les autorités, en 2010. Orpond craint-il un remake? La question fait sourire une employée sortant de la maison communale à la pause de midi: «Non! Non! Ce sont des mesures de précaution», dit-elle en évoquant la présence de l’agent.

Identité connue

Selon le «Bieler Tagblatt», l’insécurité règne pourtant au sein de l’administration communale. Qui est le villageois sorti de ses gonds crescendo? Les autorités le savent, puisqu’il a signé ses courriels sans masquer son adresse. Selon le maire Oliver Matti, le quérulent s’est probablement blessé en brisant deux vitrines avant Noël, ce qui l’a visiblement conduit à poser une main ensanglantée sur un mur.

La présence d’un agent de sécurité posté depuis lundi dernier a pour but d’apaiser les fonctionnaires, mais aussi de faciliter l’accès aux guichets pour les citoyens: les portes ne sont plus verrouillées comme ces dernières semaines, quand chaque visite était filtrée. Cette méthode contrevenait à l’idée d’une administration au service du citoyen.

Enquête en cours

Pourquoi l’administré mécontent a-t-il déraillé? Il était en désaccord avec une décision ou une prestation, mais dans une communication officielle diffusée vendredi dernier, les autorités ne détaillent pas les raisons de sa colère pendant l’enquête en cours.

«Les menaces sont devenues de plus en plus agressives», a indiqué le secrétaire municipal Stefan Ackermann. Le mécontent a été interdit de périmètre. Une plainte a été déposée contre lui et chaque incident a été signalé à la police.

«Nous prenons la situation très au sérieux», a indiqué le maire au «Bieler Tagblatt». La surveillance de la maison communale est à la charge des contribuables, mais le Conseil communal se réserve le droit de demander un remboursement à l’auteur des menaces lorsqu’il sera jugé.

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