FootballLa France engrange un deuxième succès de suite sur la route vers l’Euro 2024
Libérés par un but splendide de Benjamin Pavard et sauvés en fin de match par Mike Maignan, les Bleus ont engrangé un deuxième succès consécutif dans les qualifications à l’Euro 2024.
L’équipe de France est sortie victorieuse d’un âpre combat dans la ferveur de Dublin, lundi soir (1-0). Une victoire qui éclaircit déjà sa route vers l’Euro 2024. Devant 50’000 spectateurs survoltés dans un Aviva Stadium plein à craquer, les Bleus ont fait le dos rond pour décrocher une deuxième victoire consécutive dans ces éliminatoires, moins convaincante que le large succès de vendredi face aux Pays-Bas (4-0), mais qu’il a fallu aller chercher avec d’autres ingrédients: le cœur et les tripes.
Comme un symbole, c’est un homme du passé et un homme de l’avenir qui ont porté la France vers ce succès étriqué: le revenant Benjamin Pavard et le nouveau gardien No 1, Mike Maignan. Ce dernier a sorti deux parades exceptionnelles en toute fin de match, pour maintenir l’avantage obtenu par le Bavarois à la 50e minute d’une frappe sèche.
L’opération comptable est parfaite pour le pragmatique Didier Deschamps: ce voyage en République d’Irlande permet aux Bleus de s’échapper en tête de leur groupe de qualifications, avec trois points d’avance sur la Grèce et les Pays-Bas, tous deux vainqueurs de Gibraltar lors de cette trêve. La faible nation méditerranéenne sera au programme de la France lors du prochain rassemblement, en juin, tout comme la Grèce à Saint-Denis: deux proies tout à fait accessibles sur la route de l’Euro en Allemagne, du 14 juin au 14 juillet 2024.
Pavard relancé
Le déplacement en Irlande, compliqué, aura eu le mérite de relancer Pavard. Privé de temps de jeu depuis le premier match du Mondial 2022 contre l’Australie, piqué par l’encadrement technique et déclassé dans la hiérarchie, le Bavarois a libéré les Bleus d’un tir qui a touché la barre avant de se loger dans les filets (50e). Il n’en fallait pas moins, en tout cas, pour raviver les souvenirs des 3000 supporters de l’équipe de France regroupés dans la petite tribune nord de l’Aviva Stadium.
Le capitaine Kylian Mbappé avait pris soin de prévenir, dimanche, que seule «l’adversité» permettrait de «voir ce que cette équipe a dans le ventre». Ses paroles ne faisaient peut-être pas référence à la 48e nation mondiale, sans grand nom ni performance marquante ces dernières années. C’est pourtant bien la République d’Irlande, et non les Pays-Bas, qui a posé le plus de problèmes aux hommes de Didier Deschamps, avec sa ligne de cinq défenseurs intraitables, son faible déchet technique et son tempérament guerrier, attisé par la ferveur des 50’000 spectateurs.
Dix jours après le succès de l’Irlande du rugby dans le Tournoi des six nations, c’est comme si la fête ne s’était pas arrêtée à Dublin: survoltés, les «Boys in Green» ont joué leur partition avec une précision digne des pipers – joueurs de cornemuse – croisés dans les rues de la capitale.
Giroud et Mbappé moins en vue
Les dix dernières minutes, notamment, furent intenables dans la surface de Mike Maignan, qui a sorti deux parades fantastiques coup sur coup, sur une tête de Jules Koundé près de se transformer en but contre son camp (89e), puis devant un coup de casque de Nathan Collins qui prenait la direction de la lucarne (90e).
Mais la jeune équipe de France a fait preuve d’expérience en se montrant patiente, même lorsque Mbappé est resté plus timide après son doublé vendredi. Le Parisien a été muselé par les Irlandais, mais il a aussi pâti d’une performance moins solide de ses compères du flanc gauche, Théo Hernandez et Adrien Rabiot.
Didier Deschamps pourra également se satisfaire de la rencontre intéressante d’Eduardo Camavinga, titularisé au milieu alors qu’il était convoqué comme latéral gauche. Celle d’Olivier Giroud, relancé dans l’axe de l’attaque à 36 ans, restera, elle, plus quelconque par rapport aux promesses de Randal Kolo Muani. En deux titularisations, le joueur de Francfort a clairement bouleversé la hiérarchie.
Les Pays-Bas gagnent sans convaincre
Dans le même groupe, les Pays-Bas, convalescents et en manque d’idées trois jours après avoir été giflés par la France, ont gagné 3-0 sans briller face au faible Gibraltar pour signer leur premier succès en qualifications pour l’Euro 2024. Encore groggy après l’humiliation parisienne (4-0), les hommes du sélectionneur Ronald Koeman ont été patauds face aux joueurs de Julio Ribas, qui ont passé les 90 minutes regroupés devant leur but.
Les Oranje n’ont dû l’ouverture du score qu’à une erreur d’appréciation du gardien Dayle Coleing, qui a profité à Memphis Depay, à la réception d’un centre de Denzel Dumfries (23e). L’attaquant de l’Atlético Madrid, passé à côté de son match vendredi à Saint-Denis, faisait ainsi quelque peu oublier le penalty manqué en fin de match face aux Bleus, même si le public du Kuip attendait davantage de son attaquant vedette, régulièrement sifflé.
Face à la 200e nation du classement FIFA, la première période des Oranje a été indigne d’un prétendant à l’une des deux places qualificatives du groupe B, convoitée aussi par la Grèce et l’Irlande. Il a fallu l’entrée de Cody Gakpo (un des cinq joueurs malades et forfait face à la France) pour donner un peu plus d’allant aux Néerlandais, qui ont doublé la mise à la 50e par Nathan Aké sur un nouveau service de Dumfries.
L’exclusion de Liam Walker a ensuite permis à Virgil Van Dijk et ses équipiers de bénéficier de plus d’espace. Mais les Gibraltariens ont continué à s’arcbouter, seulement surpris à la 82e minute par un nouveau but d’Aké (82) sur une frappe lointaine.
Les Pays-Bas qui organiseront la phase finale de la Ligue des nations à la mi-juin (ils affronteront la Croatie en demi-finale le 14), ont désormais trois mois pour retrouver leurs esprits. Ronald Koeman, furieux après la piètre prestation de ses joueurs vendredi, ne s’attendait sans doute pas à se trouver face à pareil chantier quand il avait pris la succession de Louis van Gaal en décembre dernier, après l’élimination en quarts de finale du Mondial face aux futurs champions du monde argentins.