Hockey sur glaceLes improbables retours zurichois peuvent-ils durer?
Les ZSC Lions ont battu Zoug de manière inespérée lundi lors du premier acte de la finale des play-off. Pour l’heure, les hommes de Rikard Grönborg jouent avec le feu sans se brûler. Mais jusqu’à quand?
- par
- Chris Geiger Zoug
Mentalité incroyable ou réussite maximale? Pour expliquer les nombreux «come-back» zurichois depuis le début des play-off de National League, il serait certainement trop simple de miser uniquement sur l’une des deux théories avancées. Ce qui ne fait aucun doute en revanche, c’est la transformation du «Z» entre la saison régulière – bouclée au 3e rang – et les séries finales.
Extrêmement talentueuse, mais trop souvent suffisante, la formation dirigée par Rikard Grönborg s’est découverte un état d’esprit besogneux depuis la mi-mars. Menés 0-2 puis 2-3 par le HC Bienne en quarts de finale, les ZSC Lions n’ont jamais abandonné. Virtuellement éliminés à 6’52 du terme de l’acte VI, ils sont parvenus à renverser les Seelandais en marquant à trois reprises au cours des derniers instants de la rencontre pour finalement s’imposer (1-3). Et remporter la série 4-3.
Pas un hasard selon Du Bois
Au tour suivant, face à FR Gottéron, Denis Malgin et ses partenaires ont encore souffert (trois victoires en prolongation), même s’ils ont globalement mieux géré les débats (4-0 dans la série). La bascule s’est notamment faite au cours de l’acte III, lorsque les Zurichois sont revenus de l’enfer à deux reprises. D’abord en égalisant à 110 secondes de la fin du temps réglementaire (59e). Puis en marquant le but de la victoire en prolongation (79e), les deux fois par le génial No 62. Le tout en profitant d’un but fribourgeois – signé Andrey Bykov – annulé en overtime.
La saga des improbables retours zurichois a proposé un ultime épisode lundi soir à la Bossard Arena. Dos au mur à 89 secondes du gong, les ZSC Lions ont fait passer le score de 2-1 à 2-3 en leur faveur, Justin Azevedo crucifiant Zoug à deux secondes de la troisième sirène. Pour Félicien Du Bois, cette enchaînement positif n’est pas dû au hasard.
«Quand ça vous arrive plusieurs fois, ça donne à l’équipe l’impression que rien ne peut lui arriver, explique l’ancien international suisse. Ça procure beaucoup de confiance et le sentiment d’être presque intouchable. Zurich est dans cette phase où ce même dénouement s’est produit à plusieurs reprises. Lorsque vous êtes en mission en play-off, de tels scénarios vous aident beaucoup, notamment dans la tête.»
Pour l’heure, les pensionnaires du Hallenstadion profitent de surfer sur cette vague. Mais jusqu’à quand? «Tant que ça marche, c’est le sentiment idéal, reconnaît l’ancien défenseur de Davos. Mais, tôt ou tard, vous risquez de vous brûler. À mon avis, ça pourrait même très vite se retourner contre les Zurichois. Car si ces derniers ne devaient plus parvenir à retourner des situations mal embarquées, alors toute la confiance accumulée pourrait disparaître assez rapidement. D’ailleurs, je ne pense pas qu’ils fassent exprès de se mettre en marche après 50 minutes de match seulement.»
Aucune précipitation
Toujours est-il que, même lorsqu’ils se retrouvent au bord du précipice, les hommes de Rikard Grönborg parviennent à conserver un calme olympien. Une assurance qui leur permet de mieux aborder les moments-clés des rencontres.
«En ce moment, ça donne effectivement l’impression que les Zurichois seront, quoi qu’il arrive, capables de revenir en fin de partie, concède le Chaux-de-Fonnier. Je pense que les joueurs, même inconsciemment, ont cette conviction en tête suite aux épisodes vécus récemment. La manière dont ils jouent dans les dernières secondes de la partie, lorsqu’ils sont menés, est d’ailleurs impressionnante. Les joueurs restent patients, ils attendent le bon moment pour effectuer le bon choix et ne sont pas pris de panique. C’est là qu’on voit l’importance du mental dans le sport.»
Composé de stars, le groupe zurichois dégage désormais une impression d’unité. Pour Félicien Du Bois, les joueurs ont d’ailleurs «compris et accepté» leur rôle. Une partie du mérite en revient évidemment à Rikard Grönborg, dont le calme et la sérénité dans les moments cruciaux depuis le début des play-off détonnent. Nouvelle illustration et énième retour miraculeux du «Z» mercredi soir (coup d’envoi à 20h) au Hallenstadion à l’occasion de l’acte II de la finale?