La campagne de l’UDC dénoncée pour son racisme

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Élections fédéralesLa campagne de l’UDC dénoncée pour son racisme

La Commission fédérale contre le racisme a demandé à l’UDC de retirer sa campagne «Nouvelle réalité?». L’UDC crie à la censure.

Eric Felley
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Eric Felley
Quelques-uns des thèmes de la campagne de l’UDC dénoncés par la Commission fédérale contre le racisme

Quelques-uns des thèmes de la campagne de l’UDC dénoncés par la Commission fédérale contre le racisme

UDC Suisse

Sur son site internet et sur les réseaux sociaux, l’UDC Suisse a lancé depuis quelques semaines une campagne d’une rare violence contre les étrangers, intitulée «Nouvelle réalité?». Il s’agit d’une compilation de faits divers repris dans la presse et présentée à la sauce UDC: «Nouvelle réalité? Un requérant d’asile entre par effraction dans un magasin. (…) Qui ne veut pas ça vote UDC». La mise en scène est similaire pour: «Un Serbe s’en prend à un Suisse avec un couteau», «Des demandeurs d’asile dévalisent des passants», «Un Algérien donne un coup de couteau», «Un Syrien dévalise une femme», etc.

La «peur et le rejet»

Par sa présidente, la Genevoise Martine Brunschwig Graf, la Commission fédérale contre le racisme a écrit au président de l’UDC Suisse, Marco Chiesa, pour dire tout le mal que la commission pense de cette campagne, qui stigmatise les étrangers en Suisse et «déforme la réalité en donnant l’impression que seulement les personnes étrangères sont responsables en Suisse de la violence et de la criminalité». Elle accuse cette campagne de provoquer «la peur et le rejet des personnes étrangères, en particulier les requérants d’asile». Les sujets choisis «ne sont pas seulement racistes et hostiles aux étrangers, mais ils incitent et alimentent consciemment des sentiments négatifs contre des groupes de personnes dans la société».

Demande de retrait

Dans ses conclusions, la Commission fédérale contre le racisme écrit: «Les déclarations et les illustrations stigmatisantes, qui d’une manière directe ou indirecte, propagent le rejet des autres, n’ont pas leur place dans notre système démocratique». Lors d’une session plénière, le 20 septembre dernier, la commission a demandé à l’UDC que dans le cadre de sa campagne «les images publiées sur le site de l’UDC soient retirées et leur diffusion sur les réseaux sociaux soit stoppée».

L’UDC regimbe

Au nom de l’UDC, Marco Chiesa, fâché, a répondu le 4 octobre: «Nous vous remercions pour votre lettre du 25 septembre 2023, dont nous avons toutefois pris connaissance avec étonnement et indignation. Vous y insinuez que la campagne de l’UDC «Nouvelle normalité? » déforme la réalité et serait raciste et xénophobe. L’UDC refuse cette calomnie».

Il ajoute: «La campagne «Nouvelle normalité? » - dotée d’un point d’interrogation - s’attaque à des cas concrets et documentés. La campagne montre une réalité – la réalité du terrain – qui est souvent occultée par les médias, les autorités et la politique. Ne pas parler de la criminalité étrangère élevée et croissante ainsi que des bandes de passeurs criminels, c’est les tolérer. L’UDC n’est pas favorable à cela».

Enfin, le Tessinois hausse le ton: «Nous vous demandons de retirer immédiatement vos insinuations abjectes et antidémocratiques à l’adresse de l’UDC». Dans un communiqué publié vendredi, l’UDC dénonce une «atteinte antidémocratique à la liberté d’expression et à la libre formation de l’opinion des électeurs».

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