FootballAprès son sommet contre YB, Sion doit redescendre sur terre
Après être monté très haut dans le contexte émotionnel propre à la Coupe, le club valaisan retrouvera la réalité du championnat ce dimanche contre Bellinzone (14 h 15). Comment passer d’un match à l’autre sans s’égarer?
- par
- Nicolas Jacquier
Dans un stade en fusion, le FC Sion a connu jeudi une soirée de grâce enchanteresse que seule la Coupe peut générer. Contre un YB toujours plus méconnaissable (ce qui s’explique aussi par le degré élevé de performance de son hôte), ses joueurs sont montés très haut dans le registre des émotions et l’on a vu le public de Tourbillon entrer en communion avec son équipe.
En ce dimanche de votation, le soufflé ne peut bien sûr que retomber avec la réception, au moment des premiers résultats, de Bellinzone (14 h 15) dans un match où il s’agira pour le leader de Challenge d’assurer l’ordinaire dans un contexte forcément différent de celui vécu trois jours plus tôt.
De tout cela, le FC Sion est bien sûr capable, quand bien même le rendez-vous pourrait recéler quelques pièges si le demi-finaliste de la Coupe venait à s’égarer en chemin. On peut compter sur Didier Tholot pour éviter qu’un tel scénario ne se produise.
Pour les héros de Tourbillon, comment passer d’un match à l’autre sans (trop) perdre en qualité? «Ce n’est pas toujours aisé d’enchaîner, répond Johann Lonfat. Le risque serait de se montrer trop confiant; ou de tomber dans le travers de la facilité. En se disant par exemple: «dès l’instant où l’on a battu YB, pourquoi devrait-on craindre Bellinzone?» Au niveau de l’approche, les anciens auront un rôle à jouer. Afin de ramener tout le monde sur terre.» Pour résumer sa pensée, notre interlocuteur insiste sur la notion de cap à conserver: «Sion doit s’appuyer sur ce qu’il sait faire plutôt que s’enflammer.»
L’ambiance des soirées européennes
Comme plus de 14 000 témoins privilégiés, l’ancien milieu de terrain de Tourbillon (151 matches entre 1992 et 1998) a été impressionné par ce qu’il a vu jeudi soir. «Que cela soit au niveau de la justesse technique, du défi physique ou du plan de jeu tactique, il y avait tout. Tholot a su parfaitement préparer l’événement. À bien des égards, on a retrouvé l’ambiance des grandes soirées européennes.» Lonfat s’est senti replongé en 1997, soit l’année du doublé coupe championnat qu’il avait fêté sur le terrain.
Avant d’imaginer envahir Berne en remettant au goût du jour le pèlerinage du Wankdorf, il conviendra d’écarter un coriace Lugano. «Les Tessinois sont difficiles à jouer car ils savent mieux que personne casser une dynamique…»
En attendant le rendez-vous du 27 ou 28 avril, Sion devra batailler dès ce dimanche contre d’autres Tessinois. Avec Bellinzone, dominé 0-1 chez lui par Vaduz au milieu de semaine, il accueille une formation en grande difficulté (avec seulement 5 points engrangés depuis la reprise). Les tombeurs d’YB se souviendront peut-être qu’ils avaient péniblement battu ce même Bellinzone le 4 août (1-0 grâce à une réussite d’Hefti en début de partie).
Huit mois plus tard, chacun est en mesure de mieux mesurer le chemin parcouru. «Le champion, rappelle très opportunément le consultant de blue Sport, ce n’est pas celui qui fait un exploit. Le champion, c’est celui qui peut enchaîner les performances de haut vol dans la durée.»
Statistiques rassurantes
Indice rassurant: selon les statistiques de la Swiss Football League, les cinq dernières équipes ayant obtenu au moins 52 points après 23 journées – ce qui est le cas du leader valaisan de Challenge League - ont toutes été promues directement à la fin de la saison…
Face à Bellinzone, il n’est pas interdit de penser que Didier Tholot, très fidèle dans ses choix, fasse quelque peu tourner son effectif en s’éloignant de l’équipe-type qu’il a l’habitude d’aligner au coup d’envoi. Tout dépendra aussi du ressenti des joueurs.