Désinfection d’eaux minérales en FranceL’association Foodwatch porte plainte contre Nestlé
Nestlé Waters est accusé d’avoir eu recours, sur ses eaux minérales en France, à des traitements de désinfection interdits dans l’Union européenne.
L’association de défense des consommateurs Foodwatch a annoncé mercredi porter plainte contre le numéro un mondial de l’eau minérale Nestlé Waters pour les traitements de désinfection interdits auxquels ils ont eu recours sur leurs eaux minérales en France.
«Personne, pas même une multinationale comme Nestlé, n’est au-dessus des lois», estime Ingrid Kragl, directrice de l’information de Foodwatch, citée dans un communiqué. «C’est la raison pour laquelle nous portons plainte aujourd’hui» devant le tribunal judiciaire de Paris contre Nestlé Waters et le groupe Sources Alma pour neuf infractions à la directive européenne sur les eaux minérales, au Code de la consommation et au Code de la santé publique, explique-t-elle.
Fin janvier, le groupe suisse Nestlé Waters avait révélé dans la presse qu’il avait recouru à des traitements interdits d’ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales (Perrier, Vittel, Hépar et Contrex) pour maintenir «leur sécurité alimentaire». Des pratiques courantes dans le cas de l’eau du robinet, dénuées de risques sanitaires, mais interdites pour les eaux minérales naturelles dans l’Union européenne.
«Complaisance de la France»
Nestlé Waters a par ailleurs reconnu avoir informé de ces pratiques dès 2021 les autorités françaises, qui ont alors ouvert une enquête concluant que «près de 30% des désignations commerciales» dont certaines du groupe Sources Alma «subissent des traitements non conformes» en France, avaient rapporté Le Monde et Radio France fin janvier.
«C’est une fraude massive dont Nestlé Waters, le groupe Sources Alma mais aussi l’État français devront répondre», estime Foodwatch. L’association a adressé une lettre à la Commission européenne, dénonçant «la complaisance de la France, mouillée dans cette affaire depuis plusieurs années, qui aurait dû alerter les autorités européennes et les autres États membres importateurs de ces eaux».
Le parquet d’Épinal, dans l’est de la France, avait annoncé fin janvier l’ouverture d’une enquête préliminaire à l’encontre de la filiale du groupe suisse pour tromperie.