Bande dessinéeHermann tire les dernières cartouches de son sanglant western
Le dessinateur clôt en beauté la série «Duke» que lui a écrite son fils. Morgan Finch est allé jusqu’au bout de sa mortelle mission.
- par
- Michel Pralong
Que ce soit dans «Jeremiah», «Les Tours de Bois-Maury», dans presque tous les albums d’Hermann en fait, difficile de trouver des personnages que l’on pourrait qualifier de bons et gentils. Même ses héros, qu’ils aient une morale ou pas, font preuve d’un cruel réalisme au moment d’agir et tuent souvent sans remords. C’est pour cela que sa série western «Duke» pourrait être de son seul fait. Mais non, quelqu’un a participé à l’écriture du scénario: Yves H.
Comme il s’agit de son fils, pas étonnant qu’il connaisse si bien les goûts de papa et qu’il lui taille un récit sur mesure. L’aventure se termine avec ce septième tome, «Ce monde n’est pas le mien». Tout au long de la série, on aura suivi le parcours, oscillant entre traque et chemin de croix, de Morgan Finch, dit «Duke». C’est un tueur, on lui a appris à l’être. Mais forcément, quand on s’en prend à sa famille ou à sa compagne, il a tendance à se montrer encore plus dur qu’il ne l’est déjà.
En forme à 84 ans
Violent, sanglant, ce long périple aura laissé bon nombre de personnages, plus pittoresques les uns que les autres, mordre la poussière. Duke parviendra-t-il à dépasser sa condition, à éviter le sombre destin qui lui semble promis et aspirer à une autre vie? Ce western sans concession est porté par le graphisme toujours aussi éblouissant d’Hermann, Grand Prix d’Angoulême en 2016 et qui, à 84 ans, n’a pas la main qui tremble.
Embarquer dans cette chevauchée de sept albums avec lui est un plaisir, comme toujours. On espère le retrouver vite pour d’autres aventures, mais au vu de sa rapidité d’exécution, on ne devait pas attendre trop longtemps,