AfghanistanL’aéroport de Kaboul en sursis sans accord «clair» entre les Talibans et le Qatar
Sans accord «clair» avec les Talibans, le Qatar risque de cesser d’exploiter l’aéroport de Kaboul. L’État du Golf avait beaucoup œuvré pour permettre sa réouverture.
Le Qatar, acteur clé dans la crise afghane, a prévenu mardi qu’il n’endosserait aucune «responsabilité» concernant l’aéroport de Kaboul si un accord «clair» n’était pas conclu, notamment avec les talibans, concernant ses activités.
«Nous avons besoin d’être certains que tout est abordé de manière très claire, autrement (…) nous ne serons pas capables d’endosser la responsabilité de l’aéroport (si) toutes ces choses ne sont pas abordées», a déclaré le chef de la diplomatie qatarie, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani. «Pour l’instant, le statut (de l’exploitation de l’aéroport par Doha) est encore en négociation», a-t-il précisé.
Remise en état de l’aéroport
Le Qatar a aidé les talibans à remettre en état l’aéroport de Kaboul suite au départ des Américains du pays, après 20 ans d’une guerre déclenchée par les attentats du 11 septembre. Un premier vol passager international d’évacuation, non commercial, avait décollé le 9 septembre de Kaboul vers Doha, suivi d’un autre le lendemain.
Des avions de la compagnie Qatar Airways ont également effectué des vols humanitaires à destination de Kaboul, amenant à leur bord des responsables qataris.
123’000 personnes évacuées
Au total, plus de 123’000 personnes, principalement afghanes, avaient pu être évacuées. Beaucoup ont atterri dans des pays du Golfe, dont le Qatar.
Fin août, l’aéroport de Kaboul avait été le théâtre de scènes de chaos avec des milliers d’Afghans, tentant désespérément de monter à bord du gigantesque pont aérien organisé par plusieurs pays, pour fuir le pays aux mains des talibans.
Depuis leur retour au pouvoir le 15 août, le Qatar est devenu un acteur incontournable de la crise, dans un rôle de médiateur influent. Doha jouait déjà ce rôle depuis plusieurs années en accueillant les pourparlers entre les talibans et les États-Unis, qui ont accéléré le retrait des troupes étrangères.
Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani a été dimanche le premier haut dirigeant étranger à rencontrer le nouveau gouvernement taliban. Doha a ces dernières semaines exhorté les talibans à respecter les droits des femmes et la possibilité pour ceux qui le souhaitent de quitter le pays librement.
Version originale publiée sur 20min.ch.