Congrès du partiSelon l’UDC, «la gauche veut mettre en place une dictature écologiste»
Le président de l’UDC Marco Chiesa s’en est pris vertement à la gauche accusée d’être responsable du «désastre énergétique» actuel lors de l’assemblée des délégués du parti samedi à Baar (ZG).
- par
- Christine Talos
Les responsables du Parti socialiste et des Verts ont dû avoir les oreilles qui sifflent samedi. En effet, à l’occasion de l’assemblée des délégués de l’UDC samedi à Baar (ZH), le président du parti, Marco Chiesa, s’en est violemment pris à la politique de la gauche, qu’il a accusée d’être responsable du «désastre énergétique» actuel.
«Des temps sombres nous guettent et la Suisse est menacée par une crise énergétique dramatique avec des conséquences cataclysmiques pour les habitants. Mais cette menace ne provoque aucun malaise chez la gauche rose-vert qui s’en réjouit secrètement car cela la rapproche à grands pas de son objectif: rééduquer la population et mettre en place une dictature écologiste», a lancé le Tessinois en plaçant ainsi clairement la pénurie d’énergie comme le point fort de l’assemblée.
Selon le président de l’UDC, la gauche veut «interdire les chauffages à mazout, la voiture, le fait de manger de la viande ou encore de voyager en avion». Et de tacler au passage le conseiller fédéral Alain Berset, qui ne s’empêche pas «de se balader secrètement en France aux commandes d’un avion».
«Chaos, pauvreté et faim» nous guettent, selon l’UDC
Pour Marco Chiesa, «une pénurie d’électricité est synonyme de chaos, de froid, de pauvreté, de faim et de mort». Et d’ajouter: «ce scénario catastrophe est l’objectif secret de la gauche rose-vert qui pourra ainsi nous imposer sa dictature teintée d’interdictions et de renoncements». Pour le Tessinois, la chose est claire: «l’élite privilégiée de la gauche se réjouit de la hausse des prix de l’énergie» et veut même les augmenter, estime-t-il. «L’impact pour les familles, la classe moyenne et les travailleurs ne l’intéresse pas».
Et de s’en prendre aussi à la ministre socialiste Simonetta Sommaruga accusée de croire «naïvement» que poser des panneaux solaires partout suffira pour éviter la crise.
À treize mois des élections fédérales d’octobre 2023, Marco Chiesa a donc invité tous ceux qui s’opposent à une politique écologiste à voter UDC. «L’approvisionnement en énergie est «un devoir d’importance national et une priorité absolue», selon lui. Et de rappeler la proposition de mettre en place un «général de l’électricité» pour gérer cette crise énergétique qui est avant tout due à un manque de leadership, a-t-il accusé.
L’UDC mise sur le nucléaire
Le président du groupe parlementaire socialiste et conseiller national vaudois Roger Nordmann, invité au congrès, a bien tenté d'expliquer que la Suisse importait 70% de ses besoins en énergie et qu'il fallait à l'avenir miser beaucoup plus sur les énergies indigènes qui arrivent gratuitement dans le pays, comme l'eau, le vent, le soleil et la biomasse.
En vain. Car l'UDC préfère encore et toujours miser sur le nucléaire. «Pour que la prochaine génération dispose à nouveau d'un approvisionnement en électricité écologique, sûr et abordable, la Suisse doit être ouverte à la technologie et supprimer l'interdiction de construire de nouvelles centrales. Et ce d'autant plus que nous aurons besoin de beaucoup plus d'électricité à l'avenir, ne serait-ce qu'en raison de l'immigration massive», a martelé le conseiller national bernois Albert Rösti.