Législatives en France«C’est exceptionnel mais c’est aux électeurs de rendre ça historique»
Forte d’un accord conclu dans la nuit avec les Verts, La France insoumise veut lundi aller plus loin en reprenant les négociations avec le Parti socialiste et le Parti communiste.
Avec la création de la «Nouvelle union populaire écologique et sociale», les protagonistes des longues négociations entre Europe Écologie Les Verts (EELV) et La France insoumise (LFI) ont clamé en chœur leur satisfaction dans les matinales radio et télé lundi matin. «C’est exceptionnel mais c’est aux électeurs de rendre ça historique» avec une «victoire» aux législatives de juin, a déclaré sur BFMTV Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. «Nous avons posé un premier acte très fort» à l’union de gauches bien plus souvent divisées, a-t-il salué.
«C’est historique parce qu’il n’y a jamais eu d’accord dans l’histoire entre EELV et LFI au niveau national pour des élections législatives», a souligné de son côté Manuel Bompard, le chef des négociateurs insoumis, sur France Inter. «Et c’est historique parce que ça enclenche le début d’une dynamique», a-t-il ajouté.
«Il ne s’agit pas d’un accord entre LFI et EELV, nous voulons construire une bannière commune avec l’ensemble des forces de gauche pour construire une majorité», a prévenu Julien Bayou, espérant que le Parti socialiste (PS) et le Parti communiste (PCF) entrent dans l’alliance dès ce lundi.
Au siège parisien de LFI, les négociations reprennent vers midi avec les socialistes et, nouveauté du jour, EELV participera aux discussions. Les rencontres menées jusque-là par LFI étaient, en effet, bilatérales. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a plaidé dimanche pour le rassemblement: «Il faut que l’on soit capable de s’écouter, de s’entendre et de se comprendre. Je ne sais pas si un accord sera conclu. Mais je le souhaite», a-t-il déclaré.
Il doit composer avec la fronde interne d’un courant minoritaire et de plusieurs figures historiques du PS, de François Hollande à Jean-Christophe Cambadélis en passant par Stéphane Le Foll, qui l’accusent de «soumission» à LFI.
Quant aux communistes, ils seront accueillis à 14 h. «J’espère qu’aujourd’hui nous arriverons nous aussi à parvenir à conclure cet accord dans la journée, dans la soirée, dans la nuit s’il le faut, jusqu’au bout», a martelé leur patron Fabien Roussel sur franceinfo. «Il n’y a pas de plan B, il n’y a qu’un plan A: nous rassembler et parvenir à construire cette grande coalition de la gauche pour enfin prendre notre revanche sur cette élection présidentielle».
Cette «Union populaire» élargie a pour objectif déclaré d’envoyer Jean-Luc Mélenchon à Matignon, via l’obtention d’une majorité à l’Assemblée nationale. D’où les âpres tractations pour régler des différends, comme sur la «désobéissance» à certaines règles européennes. Le texte de l’accord entre insoumis et écologistes entérine la possibilité de désobéir si l’UE empêche le programme de s’appliquer, mais seulement sur les cas budgétaires et économiques. Toute escalade vers une sortie de l’UE est proscrite, ainsi que l’ont demandé les Verts.
La convention d’investiture des membres de cette «Nouvelle union populaire écologique et sociale» aura lieu en région parisienne le 7 mai. L’objectif est de permettre à tous d’entrer vite en campagne, en premier lieu le chef de cette alliance, Jean-Luc Mélenchon.